"Des guides pris à partie": la surfréquentation des traboules, source de tensions entre habitants et visiteurs à Lyon
Sur les 500 traboules que compte la ville de Lyon, une cinquantaine sont conventionnées pour accueillir du public. Face à l’afflux de touristes, des tensions éclatent parfois avec les habitants qui dénoncent des incivilités.
Les traboules de Lyon, le 2 mai 2024.
D’étroits passages sources de conflits. Entre bouchons et ruelles en pavés, le Vieux-Lyon abrite en son sein les mythiques traboules. Une destination prisée des touristes dans la capitale des Gaules, dont le passage provoque parfois l’ire des habitants.
Certains propriétaires sont en colère face à la curiosité et les incivilités d’une partie de ces visiteurs. “Le flux n’a fait qu’augmenter ces dernières années, donc je veux bien volontiers croire qu’il y a des nuisances”, explique Stéphanie Petit, guide indépendante, au micro de BFM Lyon.
“Des guides ont été pris à partie par des habitants, et notamment l’un d’eux qui a pu se montrer parfois vraiment agressif”, poursuit cette dernière.
10% des traboules conventionnées
Pour encourager les propriétaires à garder ouvert l’accès aux traboules, la ville et la métropole de Lyon ont mis en place une convention. Dans celle-ci, les collectivités s’engagent à subventionner les travaux d’aménagement, mais aussi à prendre en charge une partie des frais d’entretien, d’éclairage et de nettoyage.
En échange, les propriétaires s’engagent à ouvrir au public leur traboule entre 7 heures et 19 heures du 1er octobre au 31 mai, et de 7 heures à 20 heures du 1er juin au 31 septembre.
“On trouve que c’est intéressant d’avoir un lieu de passage entre la rue Saint Jean et le parc archéologique qui mène sur l’arrière de la cathédrale Saint Jean”, explique Gregory, habitant depuis huit ans dans le Vieux-Lyon, qui vient de déposer un dossier pour obtenir cette aide.
“Il n’y aura plus que la traboule accessible au public, et absolument plus la partie de nos appartements”, explique ce membre du conseil syndical de l’immeuble.
Pour permettre aux habitants et touristes de mieux cohabiter, l’association “La Renaissance du Vieux-Lyon” pousse de son côté pour l’ouverture de plus nombreuses traboules.
“La seule solution, c’est de répartir les flux en ouvrant de nouvelles traboules et en attirant les gens sur les extrémités du Vieux-Lyon pour que la sur-fréquentation soit moins importante sur celles qui sont ouvertes”, affirme Frédéric Auria, président de l’association.
Actuellement, 500 traboules existent à Lyon mais seule une cinquantaine sont conventionnées.