Henri Mayeux surveille avec attention les fruitiers plantés dans la cour de l’école Léonard de Vinci de Saint-Evarzec (Finistère). LP/T.P.
Saint-Evarzec (3500 habitants, près de Quimper) est une commune du Sud-Finistère très axée sur l’environnement. En deux ans, elle a planté plus de 1200 arbres, profitant de l’opération « 500 000 arbres » lancée par le Conseil départemental, qui permet de financer tout ou partie d’un arbre, jusqu’à 50 €. Elle est de fait devenue l’une des communes de 3500 habitants les plus arborées du département !
Ces plantations ont deux objectifs : ornemental et gourmand, selon la variété d’arbres plantés. Ginkgo, aussi appelé arbre aux quarante écus, ou pommier, à chacun son utilité. Henri Mayeux, adjoint à la culture au conseil municipal de Saint-Evarzec, a toujours pris à cœur l’environnement. Scientifique, apiculteur amateur averti, il a « la main verte », comme il le dit avec humour, n’hésitant pas à partager ses connaissances en matière de greffes, de plantations et de potager.
Dans cette optique, il a créé il y a deux ans avec Yann Hubert, un autre élu, le collectif Nature et Patrimoine, constitué de bénévoles qui n’hésitent pas à mettre la main dans la terre pour débroussailler les chemins de randonnée et surtout arborer les quartiers de la commune qui étaient peu ou pas du tout dotés d’arbres. « A chaque endroit, on essaie d’apporter de la biodiversité avec des fleurs et des petits fruits ».
Savez-vous praliner les racines ?
« Nous avons planté des allées d’aubépines, de houx, de sureau dans le centre-ville, ainsi qu’au niveau de la Halle des sports. Non seulement ces arbres ont un intérêt paysager, mais aussi ils contribuent àapporter de la fraîcheur en cas de canicule. Il y a moins d’entretien des zones herbeuses et nous préservons la biodiversité. Nous allons aussi planter six merisiers en demi-arc de cercle comme un amphithéâtre grec. » De plus, ces arbres vont offrir des zones de nidification qui n’existaient pas auparavant, le site étant inhospitalier pour les oiseaux de la région.
De nombreux arbres fruitiers ont aussi été plantés. Comme le souligne Henri Mayeux, « c’est tellement meilleur de croquer une pomme ou de manger une poignée de framboises que l’on vient de cueillir tout en se baladant. Ça n’a pas la même saveur ». Depuis l’an dernier, de véritables vergers ont été plantés dans la commune, avec des pêchers, des abricotiers, des pommiers, des poiriers, des noyers et des noisetiers. Un véritable inventaire à la Prévert.
Même les élèves de l’école publique Léonard de Vinci possèdent quatre poiriers et six pommiers en palmette (en candélabre) dans la cour. « Ces arbres ont un gros intérêt pédagogique. J’ai appris aux enfants comme aux adultes à planter les arbres sans enfouir le collet. Ils ont aussi découvert comment praliner les racines. Ça consiste à mélanger eau, terre et bouse de vache et placer là tout au niveau de la racine comme une gangue humide ». Le collectif organise également des initiations au greffage de fruitiers en collaboration avec l’association Arborépom d’Arzano.
Une nouveauté cette année : le collectif a commandé des arbustes à fruits, afin de former des haies de cassissiers, myrtillers et framboisiers qui seront en libre accès dans les écoles et dans le bourg. « Le but n’est pas de remplir des paniers entiers pour faire des confitures mais de déguster quelques fruits en se promenant ou d’en prendre un peu pour agrémenter son fromage blanc, par exemple. Et nous espérons que les habitants participeront aussi à l’entretien de ces arbustes à fruits rouges. » Outre le côté gustatif, ces arbres vont aussi avoir un rôle dans la pollinisation en devenant un Éden pour les abeilles.
Si la récolte des pommiers est bonne cette année, le projet est d’offrir à la Banque alimentaire du jus de pommes qui sera pressé soit par les bénévoles soit dans une cidrerie. L’an dernier, les premières pommes avaient été cueillies pour les bénéficiaires du CCAS de la commune. Henri Mayeux compte bien continuer à planter des arbres dans la commune commune et initier le plus d’habitants possible aux greffes et autres techniques, notamment le maniement du sécateur.
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