Seine-Maritime: des agriculteurs alertent sur la prolifération de sangliers qui ravagent les champs

La préfecture de Seine-Maritime a récemment autorisé l’intervention de louvetiers pour prélever des sangliers afin d’en réguler la population dans le massif des Loges.

Des champs de betteraves ravagés, des prairies remplies de trous… Dans le massif des Loges, en Seine-Maritime, le passage des sangliers reste bien visible dans les exploitations agricoles.

Guillaume Lebas, éleveur de vaches laitières, constate depuis une dizaine d’années une hausse du nombre de sangliers qui viennent sur sa propriété.

“Le sanglier, quand il sort la nuit notamment, va fouiller, chercher des vers de terre, des petits vers riches en protéines et qui sont importants pour son alimentation”, explique l’agriculteur à BFM Normandie. “Et la surpopulation fait qu’on a des fois des bandes de 14-15 qui, en une nuit, vous ravagent tout un secteur.”

Depuis une dizaine d’années, les agriculteurs de Seine-Maritime constatent une hausse du nombre de sangliers, qui ravagent les exploitations.

“Ça devient impraticable”

Un problème pour les agriculteurs, qui ne sont pas toujours en mesure de remettre en état leur propriété.

“Même la remise en état, ça ne fait pas tout. On a toujours des trous, et quand on doit passer pour faire l’entretien avec des engins agricoles, ça devient impraticable”, poursuit Guillaume Lebas.

Les agriculteurs des Loges, nombreux à subir les dégâts causés par les sangliers, demandent une extension de la chasse pour permettre la régulation de la population de sangliers.

“La chasse de nuit est interdite”, rappelle Patrick Chedru, agriculteur de Bordeaux-Saint-Clair. “Donc à part la solution de chasser dans les bois pour réguler… Il n’y a quasiment que ça à faire.”

La préfecture autorise l’intervention de louvetiers

Si la chasse aux sangliers est pour ces agriculteurs la solution contre la prolifération des animaux, elle est aussi pour certains en partie responsable du problème.

“Les chasseurs font tout pour les attirer pour avoir du sanglier à abattre en période de chasse”, souligne Armand Mullie, un autre agriculteur. “Donc là aussi, il y a un problème. Ce n’est pas normal. On veut bien du sanglier, mais dans un bois comme le bois des Loges, il en faudrait une vingtaine, pas 200 sangliers.”

Pour mieux contrôler la population, la préfecture de Seine-Maritime a permis l’intervention de louvetiers, des agents de l’État autorisés à tirer la nuit pour réguler le nombre de sangliers. Lors d’une opération les 20 et 21 février derniers, ils ont prélevé 13 animaux.

Pour Guillaume Burel, élu à la Chambre d’agriculture de la Seine-Maritime, cette intervention est un début. Mais il faut selon lui “continuer aussi avec des tirs à l’affût, du tir à protection de culture, des tirs par des lieutenants de louveterie… Il faut arriver à mettre le maximum de solutions possibles pour les chasseurs, pour trouver des solutions pour nos agriculteurs”, conclut-il.

Sur la dernière période de chasse en Seine-Maritime, 8.600 sangliers ont été abattus.