Cyberattaques chinoises : le Parlement fédéral va se constituer partie civile
Cyberattaques chinoises : le Parlement fédéral va se constituer partie civile
Le Parlement fédéral a décidé, mardi, de se constituer partie civile à la suite des cyberattaques dont ont été victimes plusieurs députés. Cette décision a été annoncée à l’issue d’une réunion du Bureau de la Chambre.
Les trois députés concernés – Samuel Cogolati (Ecolo), Els Van Hoof (CD&V) et Georges Dallemagne (Les Engagés) – avaient écrit à la Présidente Eliane Tillieux (PS) pour demander l’ouverture d’une enquête judiciaire. Ces trois personnes, tout comme les eurodéputés libéraux Guy Verhofstadt et Hilde Vautmans, ont été attaquées par le groupe de pirates informatiques chinois APT31. Les cinq Belges sont membres de l’IPAC, l’Association internationale des parlementaires travaillant sur les droits de l’homme en Chine.
APT31 fait partie du programme d’espionnage du ministère de la sécurité de la province de Hubei. Le groupe aurait envoyé 10.000 courriels malveillants à des destinataires de différents continents, non seulement des politiciens et des institutions politiques, mais aussi des entreprises, des journalistes et des dissidents.
Plusieurs pays occidentaux ont déjà réagi. En mars, par exemple, la justice américaine a inculpé sept pirates informatiques d’APT31 après des milliers de cyberattaques contre la Maison Blanche, le Congrès et des députés membres de l’IPAC, entre autres. Le Royaume-Uni a mis en garde l’ambassadeur de Chine et a décrété des sanctions contre le groupe. A la suite de nouvelles révélations la semaine dernière, la ministre belge des Affaires étrangères, Hadja Lahbib, a également annoncé qu’elle convoquerait le représentant des entreprises chinoises.
Les cinq députés belges ont demandé lundi une « réponse proportionnée » de la part du gouvernement belge, y compris des sanctions contre les pirates informatiques, l’attribution formelle de l’attaque à APT31 et une enquête judiciaire sur l’ingérence étrangère. Ils demandent également que les députés soient mieux protégés et qu’ils soient informés plus rapidement si de telles attaques se reproduisent.
La Chambre transmettra une lettre à ce sujet aux services de renseignement belges, car ils n’ont pas informé les députés concernés lorsque le FBI les a informés en 2022, a-t-on appris de bonne source.