Cuivre à 10 000 dollars : quand les investisseurs paniquent, les prix flambent
Le cuivre a augmenté de 0,4% en cinq semaines.
Alors que le développement des voitures électriques laisse présager un avenir brillant pour le cuivre, la production de ce métal précieux semble, elle, insuffisante pour subvenir à une demande grandissante. Les prospectives vont bon train du côté des investisseurs et le prix du cuivre, lui, vient de passer le cap des 10 000 dollars la tonne.
“Le cuivre a augmenté de 0,4 % en cinq semaines, atteignant 10 003 dollars la tonne lundi”, rapporte Bloomberg dans un article publié le 28 avril 2024. Cette flambée du marché, quelques jours seulement après que BHP, la plus grande société minière d’Australie, a proposé de racheter son concurrent Anglo American pour la modique somme de 60 milliards de dollars soit 56 milliards d’euros (l’offre a été refusée), en dit long sur le potentiel du métal rougeâtre.
En effet, le prix du cuivre a déjà bondi de 17 % depuis le début de l’année, relate L’Écho dans un article paru le 26 avril 2024. Tous les gros producteurs souhaitent augmenter leur production. Ils projettent dans le cuivre l’avenir de la mine.
“Le cuivre semble être le dernier risque d’approvisionnement pour l’industrie des véhicules électriques”, a déclaré Bernard Dahdah, analyste senior des matières premières chez Natixis SA. “BHP a fait sa proposition pour racheter Anglo American, en grande partie parce que le plus grand minier mondial souhaite se développer dans le cuivre”, assure Bloomberg.
Le cuivre à bientôt 12 000 dollars la tonne ?
Problème, si la demande est amenée à se développer comme l’anticipent les investisseurs, l’offre, elle, n’est à ce jour pas suffisante. Construire de nouvelles mines prend des années, voire des décennies, précise le média économique, et les prix du cuivre sur le long terme doivent justifier de tels investissements.
Pour Olivia Markham, du BlackRock World Mining Fund, les prix du cuivre doivent atteindre 12 000 dollars la tonne soit 11 000 euros pour justifier des investissements importants dans les mines de cuivre, rapporte Les Échos.
En attendant, la demande actuelle reste relativement stable, relativise Bloomberg, et le marché suffisamment approvisionné. Mais le prix du cuivre n’a certainement pas fini de nous surprendre si les investisseurs continuent à parier sur des pénuries imminentes et sur le rachat des groupes miniers par d’autres grands groupes rivaux.