Bas-carbone, végétalisés, mieux équipés… Comment les bureaux se transforment pour attirer les jeunes

Le promoteur WO2 a conçu les nouveaux locaux de GRDF à la Plaine Saint-Denis, en Île-de-France.

Et si le bureau n’avait pas dit son dernier mot? Mis à mal par le Covid et l’émergence du télétravail dans les exigences des salariés, le bureau conserve toute son attractivité, selon une étude de l’Ifop pour WO2, spécialiste de la construction immobilière bas-carbone.

“L’idée que le télétravail aurait tué le bureau est une contre-vérité. On s’aperçoit avec cette étude que, pour 90% des jeunes interrogés, le bureau est un élément essentiel dans leur décision de rejoindre une entreprise”, souligne Marc Lafont, président de WO2, sur le plateau de BFM Business.

“On n’est pas du tout sur un produit obsolète mais sur un levier extrêmement puissant de recrutement et de conservation des talents.”

Reste que l’immobilier d’entreprise doit évoluer avec son époque pour coller aux attentes des nouvelles générations de salariés.

Les bureaux bas-carbone, souci majeur des jeunes

Pour 92% des salariés âgés de 18 à 35 ans, un bureau à haute performance environnementale est prépondérant dans le choix de l’entreprise dans laquelle ils vont travailler. Et pour une majorité de ces jeunes collabrateurs, cela passe par l’amélioration des performances énergétiques (autoproduction, basse consommation) des immeubles de bureaux.

“Trop souvent, les bureaux ont été considérés comme une commodité par les entreprises, et donc comme un produit financier ou technique par les constructeurs et les propriétaires”, rappelle Marc Lafont.

“On rentre dans une nouvelle ère où on s’attend à ce que le bureau soit un manifeste pour les entreprises, le témoin de leurs engagements environnementaux. C’est un peu: ‘Dis-moi où tu travailles, je te dirai qui tu es’.”

71% des salariés de 18-35 ans sont même d’accord pour allonger leur temps de trajet domicile-travail d’un quart d’heure si leur employeur leur offre des bureaux “verts”. Un bon environnement, c’est donc devenu le sésame pour recruter de jeunes collaborateurs dans un marché du travail tendu.

Le bureau rêvé n’est pas encore d’actualité

Les entreprises ont encore du chemin à faire pour matcher complètement avec les exigences des jeunes. Plus de la moitié des 18-35 ans estime que les entreprises ont encore une bonne marge de manoeuvre pour améliorer leurs locaux et leur aménagement. Essentiellement parce que, selon eux, les immeubles dans lesquels ils travaillent actuellement sont dépassés en terme de performances environnementales.

“On passe du prisme ‘localisation, localisation, localisation’ à un prisme beaucoup plus large qui englobe l’empreinte environnementale et la qualité d’usage des bureaux”, avance le président de WO2.

De fait, pour 56% des jeunes salariés, l’aménagement des espaces de travail à l’intérieur du bureau compte aussi: espaces de convivialité, salles de réunions équipées, phone box, végétation, mobilier design… Ils sont aussi plus de la moitié à penser que les locaux d’entreprise manquent d’espaces extérieurs végétalisés, de cours arborées, de patios ou de jardins. Et qu’ils sont peu propices à la convivialité et au travail collaboratif.