Croissance et inflation: deux bonnes nouvelles bienvenues pour l'économie française
L’Insee a dévoilé ce mardi deux chiffres qu’on peut qualifier à la fois de positifs et de rassurants. D’abord, la croissance sur les trois premiers mois de l’année a atteint 0,2%. De prime abord, cette évolution du PIB sur un trimestre semble assez modeste.
Mais pour apprécier cette donnée à sa juste mesure, il faut se pencher sur les dernières prévisions de l’Insee qui datent de la mi-mars. Voici seulement quinze jours, les auteurs de ce document prospectif tablaient sur une croissance nulle au premier trimestre.
Si l’on considère, comme le font la plupart des économistes, que les Jeux olympiques de Paris vont générer une petite accélération de la croissance cet été, il n’est plus totalement déraisonnable de penser que sur l’année, le PIB puisse augmenter de 1% comme le prévoit aujourd’hui le ministère de l’économie.
Le ministère des Finances au Pont de Bercy à Paris, le 5 juin 2023.
En Italie, Espagne et Allemagne, la croissance dépasse également les prévisions
On notera par ailleurs que les dernières prévisions des économistes ont été démenties dans les trois autres grandes puissances économiques de l’Union européenne. L’Espagne affiche ainsi une croissance au premier trimestre de 0,7% (contre 0,4% de prévu). Et en Italie (+0,3%) comme en Allemagne (+0,2%), le PIB a connu un frémissement supérieur aux attentes (0,1% attendu dans ces deux derniers pays).
Comment explique-t-on ce léger sursaut de la croissance en France? Deux moteurs tirent la croissance depuis le début de l’année. Le premier, c’est la consommation des ménages qui est clairement repartie à la hausse (+0,4%). Le second est plus inattendu. Un nombre plus important que prévu d’entreprises ont relancé ou finalisé leurs projets de développement, entraînant une hausse de 0,3% des dépenses d’investissement.
La vigueur de ce moteur constitue une surprise pour l’Insee qui tablait plutôt sur une baisse des investissements au premier trimestre dans la mesure où les taux d’intérêt toujours élevés auraient pu inciter les entreprises qui le pouvaient à attendre un peu pour investir.
L’inflation se rapproche du niveau normal de 2% par an
La deuxième bonne nouvelle, c’est l’inflation qui, en rythme annuel, continue à reculer, passant de 2,3% en mars, à 2,2% en avril. Un recul qui explique d’ailleurs pourquoi la consommation des Français repart à la hausse. Il faut se souvenir que l’Insee constatait encore en janvier et février une inflation supérieure à 3%. L’objectif à atteindre – à savoir 2% de hausse moyenne des prix sur l’année- pourrait rapidement devenir une réalité.
Et si ce retour à une inflation normale se confirme dans les prochains mois, cela se traduira par une hausse de pouvoir d’achat pour nombre de Français, notamment pour les salariés dont les employeurs ont entériné des augmentations de salaires plus importantes.
L’autre point important qui ressort des dizaines de milliers de relevés de prix de l’Insee concerne les courses alimentaires. Leurs prix entérinent un important recul de l’inflation. Tous produits confondus, la hausse des prix par rapport à avril 2023 se limite à 1,2%. Et sur les produits frais, l’Insee constate une baisse des prix qui, sans être spectaculaire (-0,7%), confirme le retournement de tendance observé en mars.