XV de France : décisif avec l’UBB contre le Racing 92, Nicolas Depoortere peut-il bouleverser la hiérarchie ?

Nicolas Depoortère, ici samedi à Chaban-Delmas, va retrouver Marcoussis et les Bleus ce dimanche. LP/Icon Sport/Loïc Cousin

C’est l’un des très jeunes talents du rugby français. Qui, a à peine 21 ans, porte son équipe dans un match décisif dans l’optique des phases finales de Top 14. Auteur d’un doublé samedi soir lors de la victoire (21-5) de l’Union Bordeaux-Bègles sur le Racing 92 en championnat, Nicolas Depoortere a profité de cette soirée entre grosses écuries du championnat pour montrer tout ce qu’il sait faire balle en main, à l’image de ce second essai en fin de rencontre inscrit après un rush de 80 mètres dans la défense du club des Hauts-de-Seine.

« Je vois une grande ligne droite devant moi alors je donne tout pour aller jusqu’au bout, a-t-il décrit en conférence de presse. À un moment, je vois que ça se resserre, mais j’ai continué à courir. C’était une longue course. » Là où sa trajectoire personnelle s’apparente à un sprint effréné. Lancé chez les pros en décembre 2022, titulaire pour la première fois en Top 14 deux mois plus tard, le trois-quarts centre est apparu sur la pelouse lors des deux matchs de phase finale de l’équipe girondine la saison dernière. Avant de figurer parmi les cadres des Bleuets qui ont survolé le Mondial U20 l’été dernier en Afrique du Sud.

« C’est un joueur très incisif en défense, et en attaque, il a l’avantage de pouvoir jouer frontalement, au contact, et de proposer un rugby de mouvement », vante son sélectionneur chez les jeunes tricolores, Sébastien Calvet, dans une interview à Sud Ouest. De quoi inciter Fabien Galthié à le convoquer en janvier au sein du XV de France pour préparer le coup d’envoi de l’édition 2024 du Tournoi des Six Nations contre l’Irlande.

Depuis, Nicolas Depoortere a toujours été rappelé, mais a également été les trois fois remis à disposition de Bordeaux-Bègles dans la semaine. « C’est un rêve de gosse d’atteindre cette équipe de France, donc ce n’est que du plaisir, même si c’est un peu fatigant, expliquait-il samedi soir au sujet de ces allers-retours entre Marcoussis et Bordeaux. Mais ça fait partie de l’apprentissage et je m’accroche pour réussir à l’avenir. »

Pas le profil pour remplacer Danty

Mais la donne a légèrement changé pour lui avant le déplacement des Bleus à Cardiff dimanche. Les tricolores, accrochés par l’Italie à domicile (13-13), peinent à convaincre et doivent composer avec l’absence de Jonathan Danty, suspendu jusqu’à la fin de la compétition. L’absence du joueur de La Rochelle libère une place au poste de trois-quarts centre. Problème : Depoortere joue plutôt second centre, là où Danty apporte sa puissance au poste de premier centre.

Sauf à imaginer Fabien Galthié changer Gaël Fickou de position, la solution la plus probable mène vers un autre joueur de Bordeaux-Bègles, Yoram Moefana. Plus expérimenté, le joueur de 23 ans a disputé la Coupe du monde avec le XV de France et apparaît comme le remplaçant naturel de Jonathan Danty, qu’il avait déjà suppléé lors du match d’ouverture du Mondial contre les All Blacks en septembre, et à plusieurs reprises auparavant.

Alors, sur le banc, Nicolas Depoortere ? Sa présence est liée à la manière dont le staff des Bleus va construire son groupe, et au nombre d’arrières qu’il entend mettre parmi les remplaçants à Cardiff. Même dans l’optique où Fabien Galthié prendrait un trois-quart centre sur le banc, Depoortere aura la concurrence du Palois Émilien Gailleton, retenu pour préparer la Coupe du monde l’été dernier, et du Toulousain Pierre-Louis Barassi, rappelé après la suspension de Danty. Deux hommes qui ont déjà porté le maillot du XV de France, contrairement à lui.