« C‘est ce que pense une majorité de gens » : Éric Zemmour ne croit pas à une victoire de Marine Le Pen en 2027

Eric Zemmour photographié au Salon de l’agriculture le 29 février. AFP/Kiran Ridley

« Par volonté de dédiabolisation, (Marine Le Pen) a peur de tous les mots qui fâchent (…) la gauche, les immigrationnistes, les adversaires de la France », a jugé dimanche le président de Reconquête ! Éric Zemmour. Selon lui, la députée du Rassemblement national se trompe de stratégie dans sa quête de crédibilité.

Aussi ne croit-il pas à une victoire de Marine Le Pen qui se revendique « candidate naturelle » du RN à la présidentielle de 2027, estimant que la députée, triple candidate malheureuse à ce scrutin. « C’est mon analyse (et) c’est ce que pense une majorité de gens », a-t-il déclaré dimanche dans le Grand Jury RTL-Le Figaro-M6.

À trois ans de l’échéance présidentielle, Marine Le Pen caracole pourtant en tête des intentions de vote au premier tour, selon un sondage Ifop, réalisé pour Valeurs actuelles, et publié le 7 février.

Le duel Macron-Le Pen est « organisé »

Emmanuel Macron et Marine Le Pen « se ressemblent de plus en plus », estime Éric Zemmour. Leur duel est « organisé », c’est « un jeu de rôle, une pièce de théâtre » dans laquelle le chef de l’État et la députée ont chacun un intérêt.

Contrairement au RN, qui tenait ce dimanche à Marseille un meeting géant pour lancer la campagne des européennes, le président de Reconquête ! refuse de voir le scrutin de juin comme des élections de mi-mandat qui viendraient sanctionner le camp macroniste, donné largement derrière le parti présidé par Jordan Bardella.

Aux européennes de 2014 et 2019, « le RN est arrivé premier, ça n’a pas empêché Emmanuel Macron d’écraser Marine Le Pen en 2017 et en 2022 (…) La première place aux européennes n’a absolument rien changé en France ».

Marine Le Pen a vu son score augmenter entre 2017 – première année où elle accédait au second tour de la présidentielle – et 2022. Battue sèchement la première fois par Emmanuel Macron en ne réunissant que 33,90 % des suffrages, elle a fait mieux cinq ans plus tard avec 41,45 % des voix.