Juste avant d’inaugurer le Salon de l’agriculture, le président a tenu une réunion avec les syndicats agricoles, entourés des ministres de l’Agriculture Marc Fesneau et de la ministre de la Souveraineté alimentaire Agnès Pannier-Runacher. AFP/Pool/Christophe Petit Tesson
Des doutes demeurent. Ce samedi matin, au cœur d’un accueil agressif au Salon de l’agriculture qu’il devait inaugurer, Emmanuel Macron a tenté de ramener le calme dans les débats. Difficultés, forces, promesses, axes d’amélioration, le chef de l’État a pris la parole devant les journalistes dès 9h15, s’exprimant longuement. Après vingt minutes de déclarations, lui a été posée la question des Soulèvements de la Terre, un collectif qui s’oppose avec véhémence au modèle agricole industriel, qui aurait été convié à participer au grand débat que le président voulait orchestrer ce samedi porte de Versailles.
« Je n’ai jamais songé àinitier » une invitation aux Soulèvements de la Terre, « c’est n’importe quoi », s’est insurgé le président de la République. « Toute cette histoire m’a mis en colère àun point que vous ne pouvez pas imaginer ! » Parce qu’il est du côté « du calme » et « qu’il n’y a pas de violence dans la République », il a donc « dément (i) totalement cette information ». Et de rappeler, en preuve de sa bonne foi, qu’il est le « président de la République qui a assumé de faire passer en Conseil des ministres la dissolution des Soulèvement de la Terre » après les affrontements àSainte-Soline (Deux-Sèvres) lors d’un rassemblement géant contre les « méga bassines » agricoles. Cette dissolution a été refusée par le Conseil d’État au mois de novembre.
Jeudi, la FNSEA, le syndicat agricole majoritaire, et les Jeunes agriculteurs, son pendant auprès de la jeune génération, avaient claqué la porte du grand débat qu’ils avaient pourtant demandé, au motif de cette invitation au collectif qualifié d’« écoterroriste » par Gérald Darmanin. Malgré les démentis, il est établi que les conseillers du président avaient bien cité à plusieurs reprises les Soulèvements dans le programme présenté à la presse pour ce samedi. Une « erreur faite lors de l’entretien avec la presse en amont de l’événement », a tenté de déminer l’Élysée vendredi.
« Il y a eu une erreur qui a été faite quand ce groupement a été cité, mais c’est faux, a appuyé ce samedi le président quand la question lui a été reposée. Il y a eu la volonté d’organiser un débat avec toutes les parties prenantes, avec les distributeurs, avec la grande distribution, avec les industries agroalimentaires et avec les organisations qui sont dans les conseils, c’est-à-dire les organisations qui ont pignon sur rue, qui sont pacifiques et qu’on retrouve dans les conseils Ecophyto, etc. », a-t-il dit, citant WWF et Greenpeace, mais pas les Soulèvements de la terre. « Les organisations qui pratiquent la menace, qui détruisent : jamais », a dit Emmanuel Macron.
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