Ces trois cités de caractères font la fierté du Finistère… Découvrez pourquoi
Roscoff a été construite sur une presqu’île de la baie de Morlaix, face à l’île de Batz. Elle a longtemps été le repaire des négociants et des contrebandiers.
Patrimoine gothique, commerce fluvial, histoire de la marine et cadre de cinéma… les surprises sont nombreuses pour curieux qui souhaitent visiter Roscoff, Locronan et Guerlesquin.
Roscoff, Locronan et Guerlesquin rivalisent de charme pour les visiteurs du Finistère. Mais entre ces trois merveilles de patrimoine, pourquoi choisir ? !
1. Roscoff : l’esprit corsaire
Du commerce maritime à la thalassothérapie, la cité corsaire de Roscoff, dans le Finistère nord, s’est de tout temps tournée vers la mer pour assurer son avenir. Bateaux sculptés dans la pierre, tourelles et bastions du vieux port, église de type gothique flamboyant, caves ouvragées, jardin peuplé de 3 000 plantes subtropicales, splendides maisons d’armateurs… Tout à Roscoff évoque la richesse liée au commerce maritime du 16e siècle. Cette cité corsaire construite sur une presqu’île de la baie de Morlaix, face à l’île de Batz, a longtemps été le repaire des négociants et des contrebandiers.
Sur la place principale de Locronan, on peut ainsi admirer quatorze demeures cossues, caractéristiques des 17e et 18e siècles.
Puis, au 19e siècle, c’est l’épopée des Johnnies qui débute. Ces cultivateurs et marchands quittent Roscoff pour aller vendre leurs fameux oignons rosés de l’autre côté de la Manche. En découlent de multiples liens tissés avec la Grande-Bretagne.
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Au crépuscule du siècle, Roscoff se réinvente une fois de plus en puisant dans l’immensité iodée qui la borde. En 1872 naît la station biologique, désormais pôle scientifique de renommée européenne, dont les recherches portent notamment sur les biotechnologies marines. Quelques années plus tard, en 1899, Louis Bagot, un jeune médecin, est le premier à soigner les rhumatismes à l’aide de bains d’eau de mer chauffée. C’est donc ici que la première thalassothérapie de France ouvre ses portes. Aujourd’hui, de nombreuses entreprises de récolte et de traitement des algues ont aussi fleuri dans la ville.
Carrefour commercial important, Guerlesquin a longtemps rayonné sur le Trégor, le Léon et la Cornouaille.
La cité abrite également un port en eau profonde, qui accueille les navires de la Brittany Ferries. La compagnie maritime a vu le jour en 1972, avec l’idée audacieuse de transporter jusqu’à l’Angleterre et l’Irlande les légumes produits par les maraîchers locaux. Une aventure un peu folle, née de la volonté farouche de paysans léonards, déterminés à désenclaver coûte que coûte leur territoire et contraints par les circonstances de s’improviser armateurs. Avant d’être sauvés, une fois de plus, par la mer.
2. Locronan : terre de miracles
Les ruelles pavées de Locronan, petit village finistérien blotti contre le flanc de sa montagne, ont vu passer les batailles des Trois Mousquetaires, les révoltes de Chouans !, et les tourments amoureux d’Un long dimanche de fiançailles. Ce succès sur le grand écran, la cité le doit à son patrimoine architectural exceptionnellement préservé. Sur la place principale, on peut ainsi admirer quatorze demeures cossues, caractéristiques des 17e et 18e siècles, et autrefois habitées par des notables et de riches marchands. À cette époque, Locronan doit sa prospérité au commerce de toiles de lin et de chanvre. Mais cette fabrication artisanale s’éteint avec le développement de l’industrie textile et l’abandon des bateaux à voile.
Depuis le début du 20e siècle, le village vit beaucoup du tourisme. Mais l’on vient aussi à Locronan pour ses traditions singulières. Une des plus importantes processions de Bretagne, la grande Troménie, s’y déroule tous les six ans sur un parcours de douze kilomètres. Grâce aux donations généreuses des ducs de Bretagne, l’église gothique, elle, a pris la forme d’une cathédrale. Pourquoi rêver petit ?
3. Guerlesquin : taillée dans le granit
Non loin de Morlaix, cette cité bâtie dans le granit a été un carrefour commercial incontournable. Sur les contreforts des monts d’Arrée, à l’entrée du parc naturel régional d’Armorique, Guerlesquin semble taillée sur mesure dans le granit de la région. Près des parterres et jardins fleuris, trois places se succèdent, bordées de remarquables demeures ouvragées datant du 15e au 19e siècle. Corniches, lucarnes et tourelles, souvent en granit, témoignent d’une histoire prospère.
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Carrefour commercial important, Guerlesquin rayonne en effet longtemps sur le Trégor, le Léon et la Cornouaille. En 1900, elle accueille encore dix-sept foires aux bestiaux. Aujourd’hui, le village est toujours connu pour son très ancien marché au cadran, où se déroulent des ventes aux enchères publiques. Deux jeudis par mois sont ainsi consacrés aux bovins, tandis que le lundi est réservé au marché alimentaire. Et si vous préférez prendre la clé des champs, plusieurs chemins de randonnée vous mèneront de calvaires en menhirs, à l’ombre des légendaires monts d’Arrée.