Ces fortes convictions qui ont poussé Gregory Peck à tourner dans le western Les Bravados
Ces fortes convictions qui ont poussé Gregory Peck à tourner dans le western Les Bravados
Dimanche 5 mai 2024, Arte diffuse Les Bravados à 21h05. Le western avec Gregory Peck et Joan Collins semble avoir eu une signification bien particulière pour l’acteur, très engagé politiquement.
En 1958, Henry King à qui l’ont doit Le Brigand bien-aimé (1939) et Les Neiges du Kilimandjaro (1952), est aux commandes du western Les Bravados. Diffusé dimanche 5 mai 2024 à 21h05 sur Arte, le film raconte l’histoire de Jim Douglass (Gregory Peck), un homme en deuil qui pourchasse quatre malfrats. Et pour cause, il est absolument convaincu qu’ils sont les meurtriers de sa femme. Au cours de sa traque, il croise la route de Josefa Velarde (Joan Collins), son ancien amour. Malgré les clameurs d’innocence des fugitifs, l’homme s’entête. Une façon de critiquer, selon l’acteur, le maccarthysme auquel il aura été grandement opposé au cours de sa vie.
Pourquoi Gregory Peck a-t-il accepté de jouer dans Les Bravados ?
Arte, qui diffuse le film, décrit ce rôle comme “engagé”, dans la carrière de celui qui a brillé dans des films comme Duel au soleil (1946), Moby Dick (1956), ou encore Du silence et des ombres (1962).
“Cinquième et avant-dernière collaboration entre le cinéaste et Gregory Peck, ce western en Cinémascope, traversé de sublimes chevauchées nocturnes aux tonalités bleutées, rompt avec la vision manichéenne des productions de l’époque en injectant une indéniable complexité psychologique à ses personnages, héros comme hors-la-loi”, peut-on lire. “Gregory Peck s’est saisi de ce rôle ambigu pour dénoncer le maccarthysme et les ravages d’une justice expéditive”. À en croire Le Nouvel Obs, dans un article paru le 12 avril 2016, les années 60 marquent un tournant dans les convictions politiques de l’acteur. “De star à usage multiple, il devint l’une des grandes voix de la gauche américaine. La haine de McCarthy l’avait fait connaître : la guerre du Vietnam – où l’un de ses fils combattait – lui donna l’occasion de faire pencher la balance”.
Ces engagements de Gregory Peck à l’écran
Gregory Peck va porter ses convictions dans son art. Dans Les Bravados, mais pas que. “Il produisit un film de révolte, Les Neuf de Catonsville, adaptation de la pièce d’un ‘anarchiste chrétien’, Daniel Berrigan”, écrivent nos confrères. L’histoire revenait sur le procès d’un groupe qui a protesté contre la guerre du Vietnam en brûlant des documents. Cet engagement va le mener à être envisagé sur la scène politique. “On lui proposa d’être candidat au poste de gouverneur de Californie (il refusa), puis ambassadeur en Irlande (il déclina). Il figura un temps sur la liste des amis du président Johnson et sur la liste des ennemis de Nixon. L’équilibre ainsi atteint, Gregory Peck ne se lança pas en politique, préférant rester marié avec le cinéma”, s’amusent nos confrères. Reste que sur le tournage des Bravados, si l’acteur s’est épanoui grâce au sujet, le contact avec sa co-star n’a pas été des plus simples. Dans une interview donnée à Vogue en 2022, l’actrice Joan Collins a révélé que sur le tournage “il était beaucoup plus âgé [qu’elle] et il n’y avait aucune alchimie” entre eux.
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