Ces coûteuses habitudes des Français, accros aux médicaments

La consommation de médicaments, hors hospitalisation, a atteint 31,1 milliards d’euros en 2021, en hausse de 4,4 %, selon la Drees.

«Les médicaments ne sont pas des produits ordinaires, ne les prenons pas à la légère», martèle la campagne lancée mercredi par l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM). Un enjeu majeur de santé publique alors qu’un Français sur cinq prend des doses plus fortes, ou plusieurs médicaments en même temps, pour soulager plus vite ses symptômes. Un Français sur deux donne un médicament à un proche car il a des symptômes similaires, et 34 % ne voient pas de risque à utiliser un traitement périmé. Pourtant, les conséquences d’un mauvais usage peuvent être délétères. Un surdosage de paracétamol – très prisé de nos compatriotes – peut entraîner des lésions graves du foie, susceptibles de nécessiter des greffes.

Mais c’est aussi un enjeu économique, alors que la consommation de médicaments, hors hospitalisation, a atteint 31,1 milliards d’euros en 2021, en hausse de 4,4 %, selon la Drees. Une somme financée aux trois quarts par la Sécurité sociale. La pression exercée sur les laboratoires pharmaceutiques permet certes de faire baisser les prix (- 3 %), mais la hausse des volumes (+ 7,7 %) explique la progression des dépenses. Régulièrement pointée par l’OCDE comme l’un des plus gros consommateurs de médicaments d’Europe, la France se distingue toujours par son usage des antibiotiques supérieur de près de 45 % à la moyenne. Et ce malgré une autre campagne devenue célèbre, «les antibiotiques, c’est pas automatique».