Des tirs et des explosions ont été entendus samedi dans le camp de Nour Shams, au nord de la Cisjordanie. AFP/Zain JAAFAR
L’opération avait commencé la veille. Ce samedi, l’armée israélienne a affirmé avoir tué dix personnes et en avoir arrêté huit autres lors d’un raid dans le camp de Nour Shams, près de la ville de Tulkarem, dans le nord de la Cisjordanie occupée. Le Croissant rouge palestinien a déclaré pour sa part que 14 personnes avaient perdu la vie lors de cette opération.
Un correspondant de l’AFP sur place a rapporté avoir entendu des explosions et des tirs samedi matin, et avoir vu une maison exploser ainsi que des drones survoler le camp. Sur des images de l’AFPTV, on peut voir des véhicules militaires et des soldats parcourir les ruelles du camp.
« Les forces de sécurité ont éliminé dix terroristes pendant des affrontements » a indiqué l’armée dans un communiqué, ajoutant mener cette opération « depuis plus de 40 heures ». L’armée israélienne affirme que ces incursions visent des groupes armés palestiniens, mais des civils font souvent partie des victimes.
Le ministère de la Santé de l’Autorité palestinienne de son côté fait état de « plusieurs personnes tuées et blessées à l’intérieur du camp, mais l’armée empêche les équipes médicales de porter secours aux blessés ». Un secouriste a été blessé par balles a ajouté la même source dans un communiqué.
Un « siège » de deux jours
Selon des habitants joints par l’AFP, il n’y a plus d’électricité, la nourriture commence à manquer, et personne ne peut entrer ni sortir du camp. « Le siège du camp Nour Shams se poursuit depuis plus de 42 heures », a indiqué à l’AFP Muayad Shaaban, chef de la Commission de résistance à la colonisation et au mur. « Cette incursion est sans précédent (…), il y a des snipers sur les toits et des forces spéciales déployées » dans le camp, a-t-il ajouté. Samedi soir, 48 heures après son incursion dans ce camp cible fréquente de ces raids souvent meurtriers, l’armée s’est retirée, ont constaté des journalistes de l’AFP.
VIDEO. De la fumée s’échappe d’un véhicule, des colons attaquent un village en Cisjordanie
Parmi les victimes, Qais Fathi Nasrallah, 16 ans, est mort après avoir été « touché à la tête par des tirs israéliens » dans le camp de déplacés de Tulkarem, avaient indiqué vendredi le ministère palestinien de la Santé et l’agence de presse palestinienne Wafa. Salim Faisal Ghanem, 30 ans, a été « tué par les troupes israéliennes » vendredi dans le camp voisin de Nour Shams, selon Wafa.
Le raid de Nour Shams s’inscrit dans un contexte d’intensification de la violence en Cisjordanie occupée depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza, déclenchée par l’attaque du Hamas du 7 octobre contre Israël. Depuis cette date, au moins 479 Palestiniens ont été tués par les forces israéliennes ou des colons en Cisjordanie.
Des victimes dans la bande de Gaza
Dans le même temps, une frappe israélienne a fait neuf morts, dont six enfants, tous membres de la même famille, dans la nuit de vendredi à samedi à Rafah, dans l’extrême sud de la bande de Gaza, selon la Défense civile du territoire palestinien. « Neuf martyrs, dont six enfants, ont été extraits des décombres après que l’aviation israélienne a frappé une maison de la famille Radwan à Tal al-Sultan à Rafah », a déclaré le porte-parole de la Défense civile de Gaza, Mahmoud Bassal, dans un communiqué.
Six enfants âgés d’un à 16 ans figurent parmi les morts, ainsi que deux femmes et un homme, a précisé l’hôpital Al-Najjar où ils avaient été admis. À l’extérieur de l’hôpital, un journaliste de l’AFP a vu des proches pleurer les défunts et se recueillir devant de petits sacs mortuaires en plastique blanc. Une femme a caressé le front d’un garçon mort alors que des avions grondaient au-dessus d’elle. « Les gens dormaient paisiblement », a témoigné un voisin, Abou Mohammed Ziyadah. « Comme vous pouvez le voir, il n’y avait pas de combattants, pas même d’hommes adultes, à l’exception du chef de famille. Il n’y avait que des femmes et des enfants », a-t-il dit sur place.
Peu après le début de la guerre dans la bande de Gaza, le 7 octobre, Israël a demandé aux Palestiniens vivant dans le nord du territoire de se rendre dans des « zones de sécurité » situées dans le Sud, comme Rafah. Six mois plus tard, Rafah est sous la menace d’une offensive terrestre imminente. Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, s’est dit déterminé à lancer l’assaut sur la ville où, selon lui, se concentrent quatre bataillons du mouvement islamiste palestinien Hamas.
Mais les ONG et un nombre croissant de chancelleries étrangères s’opposent à cette opération, craignant qu’elle ne fasse de nombreuses victimes civiles, alors que 1,5 million de Gazaouis, habitants ou déplacés, s’y trouvent.
Le porte-parole de la Défense civile a souligné que des frappes avaient touché plusieurs zones à Rafah au cours de la nuit, y compris le quartier de Salam où une personne a été tuée et plusieurs autres blessées. Il a ajouté que l’armée avait frappé une maison et une école maternelle. « La nuit a été très dure pour le gouvernorat de Rafah », a-t-il déclaré.
Les frappes et l’offensive terrestre israéliennes sur la bande de Gaza ont fait 34 049 morts, en majorité des femmes et des enfants, selon un bilan provisoire du ministère de la Santé du Hamas publié samedi.
La guerre a été déclenchée en représailles à l’attaque sans précédent du mouvement islamiste sur le territoire israélien le 7 octobre qui a entraîné la mort de 1 170 personnes, également une majorité de civils, selon un décompte de l’AFP fondé sur des chiffres officiels israéliens.
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