BMC lance son nouveau Roadmachine : endurance, polyvalence, de la route au gravel

Douze ans après avoir lancé son vélo d’endurance, BMC a dévoilé sa troisième génération de Roadmachine avec un cadre revu dont les possibilités dynamiques routières sont superbes pour le cyclo. Des qualités impressionnantes qui peuvent le transformer en gravel (pneus jusqu’à 40 mm) sans sourciller.

Vous vous souvenez certainement du vélo d’endurance lancé par la marque suisse, le GranFondo. Un produit qui augurait l’expansion des familles endurance chez de nombreuses collections de fabricants. Une machine typée cyclo mais qui a séduit les pros. Greg Van Avermaet remportait Paris-Roubaix en 2017 avec un GranFando RBX. De quoi annoncer la couleur concernant son potentiel sportif.

Dans la même veine ou plutôt selon le même ADN, les ingénieurs de chez BMC ont voulu améliorer ce « GF ». C’est la naissance du Roadmachine, premier du nom, suivi par la deuxième génération en 2020 qui sont devenus des produits marquants sur le secteur dit endurance. Design, faisant de l’intégration une marque de fabrique et des comportements routiers performants, les Roadmachine ont su donner au monde du cyclosport ses lettres de noblesse pour rouler sur des vélos performants et confortables.

Photos : C.Leroy/Le Cycle

Nouveau Roadmachine une troisième génération plus versatile

En 2024, la troisième génération est de mise avec des améliorations, non pas de fond en comble mais plutôt dispersées sur tout le cadre pour lui donner ce supplément d’âme qui marque la différence avec les versions précédentes sur la route sans lui ôter les fondamentaux qui faisaient son attractivité.

Pour la « 3e gen de Roadmachine », comme le nomme l’équipe de l’Impec Lab de BMC, les ingénieurs se sont fixé un objectif clair : « Définir l’avenir du cyclisme d’endurance. » L’un des éléments clés pour eux consistait à trouver un moyen de monter des pneus de plus grandes sections sur un cadre de vélo de route sans affecter l’empattement global du vélo et à ajouter du stockage et des feux au cadre, le tout sans compromettre le comportement de conduite.

Vaste projet technique, car le défi était de conserver la capacité du Roadmachine à garder sa vitesse au roulage, augmenter ses capacités sur les autres terrains. Stefan Christ, directeur R & D chez BMC, qui œuvre depuis de nombreuses années pour la marque suisse explique : « Le lancement de la première génération de Roadmachine a eu un impact considérable sur l’apparence des vélos de route modernes et a permis l’introduction sur le marché du premier vélo avec des câbles intégrés. Nous restons à l’avant-garde de l’innovation avec notre nouveau lancement, une famille de vélos qui ajoute une fonctionnalité pertinente à la hauteur des performances de premier ordre et de l’esthétique épurée qui définissent BMC. »

Du rangement, de la route et du gravel

Alors techniquement, quels sont ces ajustements ? Le repositionnement du boîtier de pédalier et la création d’une structure de tube de selle et de tige de selle plus souple avec des haubans abaissés et travaillés pour jouer le rôle d’amortisseur sur les chocs. La performance a été d’ajouter pas plus de 5 mm au centre arrière, et avec 415 mm de bases, on dispose d’un des plus courts pour une conduite ultraréactive. Le tout pour un supplément négligeable de 1 à 3 mm sur l’empattement total du vélo (selon la taille du cadre).

On retrouve l’augmentation de la hauteur du stack pour répondre aux besoins d’une position plus confortable requise par les non-compétiteurs. Environ 3 à 10 mm ont été adjoints selon les tailles. L’ajustement reste fl exible avec un minimum d’entretoises. Le boîtier de pédalier est abaissé de 5 mm et le maintien de l’angle de chasse ouvert sur les modèles à 63 mm pour tous.

Optimisé pour des pneus de 32 à 35 mm

Le Roadmachine 01 est optimisé pour les pneus de 32 à 35 mm avec la possibilité de monter du 40 mm, ce qui en fait un châssis capable d’aff ronter un terrain gravel comme nous l’avons testé sur les sentiers escarpés de Gérone. Une performance ! Avec des roues et des pneus adaptés, c’est un gravel tout à fait performant doté de la potence Redshift à l’amorti de 2 cm (montage Roadmachine 01 X). Enfi n, le cadre intègre un espace de rangement dans le tube diagonal, le tout pour un kit cadre pesant 963 g, une fourche à 448 g et une tige de selle à 179 g (en 54 cm peint). BMC toucherait-il du doigt la polyvalence absolue avec ce châssis… Fort possible.

Avec sa géométrie typée endurance, une douille rehaussée, la nervosité constitue pourtant le principal atout de ce nouveau Roadmachine. Comparé à la précédente version, le « 01 » se distingue déjà par son excellent rapport légèreté/ rigidité, 7,1 kg pour la version testée avec la lumière et une trappe de rangement. Malgré le trou de rangement qui a suscité des aménagements, la boîte n’a pas perdu en rigidité, elle est même un peu plus bridée selon BMC.

DR BMC

Un BMC toujours aussi réactif

En tous les cas sur la route, on dispose d’une réactivité impressionnante, sans compter que l’on a des roues DT Swiss de 45 mm et des pneus de 30 mm. Que ce soit en relances, en danseuse ou ors des sprints, le BMC accélère très facilement, on se sent comme avec des 28 mm. Les bases courtes de 415 mm y son pour beaucoup. La rigidité de l’avant trouve un bon compromis entre souplesse et renforcement.

Le dynamisme est très présent lors des relances lorsque l’on appuie sur le combo ICS carbone. Le BMC démarre avec rapidité et il reste facile de maintenir un rythme soutenu. En pédalant au train, on ressent une fluidité et une facilité, même après plusieurs kilomètres de routes vallonnées espagnoles, on ne se sent pas bridé dans l’allure par son orientation endurance. Au contraire, on se sent plutôt au guidon d’un vélo sportif. On est à la convergence des deux pratiques compétition et cyclosport. Le dynamisme du Roadmachine s’établit dans la durée car le pédalage est fluide sans ressentir une rigidité excessive.

Constance et fluidité

Sans disposer des chiffres de déformation de notre laboratoire, le Roadmachine apporte une rigidité suffisante pour la majorité du peloton cyclo. On n’a pas celle d’un Teammachine ou d’un SLR, mais la déformation est répartie sur le châssis, procurant une sensation de domination plutôt que de subir la rigidité du cadre.

Sur les portions de plat avec un braquet élevé, le vélo off re une excellente vitesse d’avancement, de la réactivité sans aucun flou lors des relances ou des accélérations à pleine puissance. L’avant est présent pour stabiliser l’ensemble lors des relances, garantissant la transmission de la puissance. On prend plaisir à appuyer à chaque coup de pédale car l’efficacité est au rendez-vous.

Dans les montées raides et longues, la rigidité du boîtier, bien que suffisante, pourra se fait ressentir dans les jambes quand même mais il suffi ra de modérer l’allure et monter au train pour reprendre son souffle. Et puis le punch du vélo en danseuse permet de relancer sans latence excessive comme avec certains modèles endurance. C’est l’avantage de ce BMC.

BMC Roadmachine : l’atout confort

Le « 01 » est très agréable et rassurant en termes de pilotage. Il s’agit d’un vélo très stable et précis. Il est impressionnant à ce niveau avec une coupe cyclosport. C’est un rail qui garde un comportement vif dans la prise de trajectoires. Les roues aident avec leurs jantes aéros de 45 mm. Une hauteur qui ne pénalise pas outre mesure dans le vent contraire. Vous pourrez les utiliser à tout-va sur tous les parcours.

Que ce soit en descente à grande vitesse ou dans le virages serrés, le BMC inspire confiance avec une stabilité et une réactivité appréciables. Le combo carbone est là pour aider également les prises d’angle, tout comme la répartition des masses du cycliste sur le cadre.

On avait souvenir d’une filtration augmentée du Roadmachine dans sa version précédente. Celui-ci nous est apparu plus sportif de l’arrière mais son pouvoir de déformation avec des jantes hautes de 45 mm et rigides nous a remis en question. En effet, on a finalement un produit d’un bon amorti. Pneu de 30 mm et tube de selle, tige de selle à la flexion visible et fourche vous protègent des vibrations durant de longs kilomètres. Cintre et jante carbone, selle rigide et châssis performant, c’est à prendre en considération.

Le vélo pour tous

Avec sa belle fi nition, un design typique de chez BMC très épuré et des performances routières indéniables, le BMC est un vélo cher dans cette version en Dura-Ace Di2. Toutefois au vu de la qualité de comportement, l’investissement est justifié, disons que vous ne serez pas déçu. Combo carbone, lumière, trappe, compatibilité de sections jusqu’à 40 mm, montage de houss et de garde-boue, ce vélo est bien pensé.

Avec ses 7,1 kg prêt à rouler avec deux accessoires qui « pèsent dans la balance », le BMC Roadmachine 01 est un vélo endurance de fort bonne facture. Son comportement est dans la continuité de ses prédécesseurs avec tout ce que peut apporter de mieux la connaissance de douze années de R & D, d’aéro, de construction et d’études de cadres sorties chez BMC. Le comportement est idéal pour le cyclosportif compétiteur ou plus relax.

La polyvalence du Roadmachine 01 qui se meut en 01 X et donc gravel avec un montage adapté est vraiment bluff ante. Un même cadre capable d’assurer autant sur un terrain gravel – qui était du gravel corsé lors du test – nous impressionnés. Dans cette version, les roues, pneus et potence articulée pour amortir lui font prendre 1,3 kg, mais le comportement est vraiment dans la lignée d’un produit sportif.

Ce n’est pas un pur gravel dans les passages très raides où l’équilibre sur le vélo vous met à la limite de l’adhérence avant, mais il fait mieux que se débrouiller sur les sentiers. Avec toujours la possibilité de mettre de la vitesse sur les portions plates. Les versions Three et Four seront intéressantes car sous les 8 500 € et 8 000 €, mais avec des roues moins bonnes que les DT Swiss ERC aussi. Cela peut toutefois vous permettre de faire la montée en gamme plus tard, car il y a fort à parier que ce Roadmachine 01 vous séduira pour longtemps.

Stockage dans le tube et accessoires

L’astucieuse trappe de rangement sous le porte-bidon avec une sacoche prévue pécialement vient apporter une vraie touche d’originalité et de pureté dans le design au moment de rouler. Fini la sacoche sous la selle ! Les ingénieurs ont créé une solution de rangement aérodynamique de stockage pour le Roadmachine qui n’est pas n’est pas immédiatement visible. Pour l’ouvrir, vous devrez enlever le bidon, puis tourner la molette du porte-bidon intégré au tube diagonal. Le porte-bidon est fixé sur le couvercle, révélant le sac de rangement. C’est élégant. Si la solution est bien réalisée, il faudra voir à l’usage et avec l’usure si l’on ne subit pas de vibration sur les routes abîmées.

Les cyclistes sont au coeur de la circulation, tunnels en montagne, brouillard, donc être vu est primordial même de jour. Le BMC intègre un feu arrière qui est rechargeable par USB et facilement détachable de la tige de selle. Le garde-boue sous la selle est lui aussi un accessoire à ajouter mais il a été pensé dès le début.

La gamme BMC Roadmachine 2024 en détail

Photos : CL/Le Cycle et DR BMC

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