Bruno Le Maire convoque le PDG de la SNCF pour évoquer l’accord sur la retraite des cheminots
« Je reconnais que c’est au PDG de la SNCF de gérer les relations avec les organisations syndicales mais le ministre de tutelle doit être tenu au courant », a déclaré Bruno Le maire ce jeudi 2 mai. LP/Fred Dugit
La pilule ne passe pas du côté de Bercy. Après la signature lundi d’un accord sur la retraite anticipée de cheminots, le ministre de l’Économie Bruno Le Maire a annoncé ce jeudi convoquer « dans les prochains jours » le PDG de la SNCF.
Invité de BFMTV, le ministre a jugé que l’accord n’était « pas satisfaisant à (s) es yeux » et qu’il engageait « les équilibres de la réforme des retraites ». Il regrette ne pas avoir été tenu au courant : « je reconnais que c’est au PDG de la SNCF de gérer les relations avec les organisations syndicales mais le ministre de tutelle doit être tenu au courant », a-t-il encore déclaré au micro de BFMTV. Il a déploré un accord qui insiste sur un « sentiment de deux poids de mesure très provoquant pour nos compatriotes.
Il dit souhaiter que Jean-Pierre Farandou lui explique « comment il compte financer » une telle mesure. « J’attends une explication convaincante », a-t-il martelé.
Levée du préavis de grève
L’accord prévoit une amélioration du dispositif de retraite anticipée, en particulier pour les cheminots ayant occupé des postes à la pénibilité avérée. Il a été signé lundi par l’ensemble des syndicats, une unanimité rare dans l’entreprise publique. L’accord a permis la levée de préavis de grève déposé notamment pour les ponts de mai.
Il a suscité de vives critiques à droite et dans le camp présidentiel, parce qu’il est accusé de contourner la réforme des retraites de 2023, qui portait l’âge de la retraite à 64 ans et supprimait les régimes spéciaux. L’ancien ministre des Transports Clément Beaune s’est dit vendredi « surpris » et « un peu choqué » par l’accord. Dénonçant « un pur scandale », le président des Républicains Éric Ciotti a fustigé dans L’Opinion qu’on pérennise « un système déjà injuste exonérant certains de l’effort demandé aux autres ».
Jeudi, Léon Deffontaines, tête de liste PCF aux Européennes, avait salué à propos de l’accord sur les fins de carrière « un peu de démocratie sociale dans ce pays ».