Attaques du 7 octobre : le chef du renseignement militaire israélien démissionne, assumant sa « responsabilité » dans l’échec de ses services

Le général Aharon Haliv est le premier responsable israélien à démissionner depuis l’attaque sans précédent du 7 octobre, menée par le Hamas sur le sol de l’État hébreu. AFP/JACK GUEZ

Plus de sept mois après l’attaque sanglante du Hamas, c’est la première fois qu’un responsable israélien quitte ses fonctions. Le chef du renseignement militaire de l’État hébreu, le général Aharon Haliva, a présenté sa démission, assumant « sa responsabilité » dans l’échec à prévenir l’attaque sans précédent menée le 7 octobre par le mouvement islamiste palestinien en Israël, a annoncé l’armée israélienne.

Il s’agit du premier responsable israélien, que ce soit politique ou militaire, à démissionner depuis l’incursion sanglante des combattants du Hamas, qui a pris Israël par surprise le 7 octobre, jour le plus meurtrier de l’histoire de l’État israélien depuis sa création en 1948. Le général Haliva « en coordination avec le chef d’état-major a demandé à ce que soit mis fin à ses fonctions », indique l’armée dans un communiqué. « Il a été décidé que le général Haliva quitte ses fonctions et prenne sa retraite de l’armée, une fois son successeur nommé ».

« Je porte avec moi ce jour noir »

«Ã‚ Le 7 octobre 2023, le Hamas a mené une attaque surprise meurtrière contre l’État d’Israël (…) le service du renseignement placé sous mon commandement n’a pas rempli la mission nous ayant été confiée », indique le général Haliva, qui compte 38 ans de carrière militaire, dans sa lettre de démission publiée par l’armée israélienne. « Je porte avec moi ce jour noir depuis. Jour après jour, nuit après nuit. Je porterai pour toujours cette terrible douleur », ajoute-t-il.

Il précise rester en poste jusqu’à ce qu’un remplaçant soit nommé. « Jusqu’à la fin de mon service, je ferai tout pour la défaite du Hamas et de ceux qui veulent nous faire du mal, et pour le retour des otages et des disparus dans leurs maisons et sur leurs terres », assure-t-il aussi dans la lettre, selon The Guardian.

Le général Aharon Haliva avait déjà reconnu l’échec des services de renseignement israéliens lors de l’attaque du 7 octobre. Dix jours après le massacre, il avait assuré dans une lettre porter « l’entière responsabilité » de cet « échec ». « Les services de renseignement militaire placés sous mon commandement n’ont pas su prévenir l’attaque terroriste menée par le Hamas », avait-il déjà reconnu dans une lettre, cité notamment par The Jerusalem Post. « Nous avons échoué dans notre mission la plus importante et, en tant que chef du renseignement militaire, j’en porte l’entière responsabilité. »

Selon le journal israélien, il avait pris en novembre la décision de quitter ses fonctions « une fois la guerre finie », pressentant dès le jour de l’attaque que « c’était fini ». Le général avait notamment été exclu d’un échange entre des généraux et le chef d’état-major israélien la nuit suivant le 7 octobre. Il a finalement présenté sa démission alors que le conflit est toujours en cours.

L’attaque du Hamas le 7 octobre a entraîné la mort de 1 170 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des chiffres officiels israéliens. Les renseignements du pays avaient fait l’objet de vives critiques sur leur incapacité à empêcher une offensive d’une telle ampleur.

Israël a déclenché en représailles une opération militaire dans la bande de Gaza, dirigée par le Hamas, promettant d’anéantir le mouvement palestinien, dont les commandos ont aussi emmené à Gaza le 7 octobre 250 otages, dont une centaine a été libérée au cours d’une trêve fin novembre. Les opérations israéliennes à Gaza ont fait plus de 34 000 morts, majoritairement des femmes et des enfants, selon le ministère de la Santé du Hamas.