A la peine, le leader allemand de l'acier Thyssenkrupp Steel taille dans ses effectifs sur son site historique

a la peine, le leader allemand de l'acier thyssenkrupp steel taille dans ses effectifs sur son site historique

Première conséquence de cette vague de suppressions pour le site historique de l’aciériste : une réduction de sa capacité de production totale qui passera de 11,5 millions de tonnes à environ 9 à 9,5 millions de tonnes d’acier par an.

[Article publié vendredi 12 avril à 12h24, mis à jour à 15h10]Mauvaise nouvelle pour le premier producteur d’acier allemand. La direction a présenté jeudi soir au conseil de surveillance de l’entreprise « un plan de restructuration destiné à assurer la pérennité de Thyssenkrupp dans des conditions de marchés toujours difficile », a indiqué la filiale acier du groupe allemand dans un communiqué. Thyssenkrupp Steel va drastiquement réduire sa capacité de production et supprimer des emplois sur son site historique de Duisbourg dans la Ruhr, en réaction aux conditions de marché toujours difficiles.

Cette restructuration va impliquer une « réduction d’emplois non encore quantifiables », a annoncé le groupe par communiqué, tard dans la soirée de jeudi, à l’issue d’une réunion de son conseil de surveillance.

Le titre Thyssenkrupp gagnait 1,5% ce vendredi en début d’après-midi sur l’indice Mdax de la Bourse de Francfort, après avoir plongé de plus de 7% la veille, après des informations de presse alléguant qu’aucun plan ne serait finalement présenté jeudi soir.

Maintenir la rentabilité de son site historique

Première conséquence de cette coupe, une réduction de la capacité de production totale qui passera de 11,5 millions de tonnes à environ 9 à 9,5 millions de tonnes d’acier par an. Un niveau qui correspond à peu près à celui des trois dernières années, a précisé Thyssenkrupp Steel.

En se délestant d’une partie des salariés du site de Duisbourg, Thyssenkrupp Steel espère éviter d’autres « licenciements pour des raisons économiques ». Une démarche, selon la société, indispensable pour accroître sa rentabilité et garantir un avenir industriel de son site historique. Reste que, côté syndical, la pilule passe mal, d’autant que l’entreprise avait déjà supprimé près de 4.000 postes dans le cadre d’un précédent plan de restructuration annoncé en 2020, en pleine pandémie de coronavirus, soit plus de 10% de ses effectifs à l’époque. « Nous n’accepterons pas que des dizaines de milliers de personnes doivent craindre pour leur emploi », a déclaré vendredi dans un communiqué Knut Giesler, directeur régional du syndicat IG Metall.

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Pour rappel, le groupe de Duisbourg  emploie actuellement environ 27.000 personnes, dont 13.000 à Duisbourg (ouest), où un accord sur la garantie de l’emploi est valable jusqu’à fin mars 2026. Par ailleurs, malgré ses déboires, Thyssenkrupp entend quand même poursuivre son projet pour décarboner la production d’acier sur son usine historique, ayant pour cela reçu le soutien l’an dernier d’un montant maximal de 1,45 milliard d’euros d’aides publiques.

Des difficultés qui ne sont pas nouvelles

Les difficultés du leader allemand de l’acier ne sont pas nouvelles. Fin 2023, l’aciériste a publié un chiffre d’affaires annuel en baisse, à 8.181 millions d’euros, contre 9.018 millions d’euros l’année précédente.

Il a, de plus, affiché une perte nette de 314 millions d’euros, contre un bénéfice net de 75 millions d’euros l’année précédente. Ce mauvais résultat a fait chuter son action à la Bourse de Francfort. Le 14 février dernier, l’industriel a vu son titre dégringoler de 10% à la Bourse de Francfort. Depuis début 2024, Thyssenkrupp Steel a perdu plus de 20% de sa valeur boursière et lorsqu’on remonte à ces trois dernières années, la chute atteint plus de 50%.

Les coûts de l’énergie et la concurrence asiatique comme premières causes

Les causes essentielles des difficultés de la firme sont à chercher auprès d’indicateurs macro-économiques déstabilisant son marché. Tout particulièrement la hausse des coûts de l’énergie et les importations massives d’acier en provenance d’Asie. « Les prix et les volumes bas des matériaux et des matières premières ont eu un impact négatif », avait d’ailleurs déploré Thyssenkrupp dans le communiqué de ses derniers résultats.

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Autres vents défavorables subis par le groupe industriel : le niveau record des taux d’intérêt en Europe pesant sur sa dette et la forte baisse des prix de certains matériaux qu’il vend, ainsi que la faible demande de l’industrie européenne en crise.

L’industrie allemande dans le marasme

Plus localement, l’industrie allemande est depuis ces deux dernières années empêtrée dans le marasme économique. « L’Allemagne a été particulièrement vulnérable car elle comptait beaucoup sur l’énergie bon marché. A cela s’ajoutent les difficultés de l’industrie automobile. Les chocs cycliques s’ajoutent au choc conjoncturel. L’Allemagne est devenue la lanterne rouge en zone euro », a expliqué sur le sujet à La Tribune, l’économiste d’ING Charlotte de Montpellier.

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Ce contexte a d’ailleurs obligé d’autres géants allemand de l’industrie comme Miele, Bosch a annoncé des vagues de licenciement. Chez ce dernier, 3.500 postes vont être supprimés dans le monde d’ici fin 2027.

Seule note d’espoir pour l’industrie allemande, après des mois de baisse, sa production industrielle a grimpé de 2,1% de février à janvier de cette année, selon l’agence Destatis. Cependant, les perspectives du secteur demeurent médiocres, estiment des analystes de Capital Economics, dans une note récente. Selon celle-ci, l’industrie du pays ne peut attendre, au mieux, qu’une stagnation en 2024. Par ailleurs, ces experts tempèrent le rebond industriel en expliquant qu’il était « probable », après le recul enregistré en 2023.

(Avec AFP)

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