J'ai vu ce film d'horreur méconnu trois fois et il m'angoisse toujours autant

j'ai vu ce film d'horreur méconnu trois fois et il m'angoisse toujours autant

J’ai vu ce film d’horreur méconnu trois fois et il m’angoisse toujours autant

Diffusé lundi 15 avril 2024 à 22h40 sur Arte, ce film d’horreur méconnu est vraiment une pépite et mérite de s’y attarder. Angoissant à souhait et parfaitement maîtrisé, il me déboussole toujours autant.

Certains films méritent qu’on leur donne un coup de projecteur. Parce qu’ils vous fascinent du début à la la fin. Parce qu’ils vous prennent aux tripes. L’image peu ragoutante est encore plus à propos quand il s’agit d’un film d’horreur. C’est aussi ça, le septième art, du moins pour moi. Premier client de ce cinéma de genre, je ne suis plus si aisément surpris par des mécaniques et des codes qui se répètent souvent. Rares sont les films plongeant à ce point avec brio dans un profond malaise. It Follows est de cette trempe. Le film se déroule dans un quartier pavillonnaire de Detroit. Jay (charismatique Maika Monroe), une jeune fille d’une petite vingtaine d’années, sort au cinéma avec son nouveau petit-ami, qui met précipitamment fin à la séance lorsqu’il est pris d’une étrange vision. Lors d’un second rendez-vous, ils font l’amour pour la première fois avant que le jeune homme l’endorme au chloroforme. Elle se réveille ligotée à un fauteuil roulant. Le garçon, terrorisé, lui explique qu’une chose polymorphe va désormais la suivre sans relâche. Seule option pour se libérer de cette malédiction : la transmettre en couchant avec quelqu’un d’autre.

It Follows : un film d’horreur oppressant à la mise en scène redoutable

Le pitch est plus qu’étonnant et peut, de l’extérieur, laisser pantois ou même prêter au rire. Mais croyez-moi, vous ne rigolerez pas bien longtemps. Alors comment avoir une telle idée ? Eh bien It Follows vient tout simplement d’un cauchemar récurrent que faisait le réalisateur David Robert Mitchell lorsqu’il était enfant. Il y était suivi en permanence par une présence. Les années ont passé, ce tourment l’a toujours habité, et il a décidé d’en faire un film. Bien lui en a pris. Le principe même de cette forme obscure que seule la personne contaminée peut voir (avec les spectateurs, donc) relève du coup de génie, en plus d’être particulièrement attrayant pour le cinéma. Au-delà de ce scénario redoutablement efficace, la grande force d’It Follows, c’est sa mise en scène. Jamais le cinéaste américain n’use à outrance des artifices inhérents au genre. Bien sûr, vous aurez votre lot de jump scares. Bien sûr, certains moments paraîtront prévisibles. Mais la science du cadre du cinéaste est remarquable, épousant parfaitement son scénario angoissant.

It Follows : une allégorie des MST ?

Ici, pas de mis en scène énervée, facile, et parfois caricaturale. David Robert Mitchell laisse vivre son cadre dans de très beaux plans larges de sa ville natale de Detroit, délabrée. La caméra bouge lentement, enferme Jay au même titre que le spectateur, accentuant un peu plus le malaise. Mieux encore, il se sert à merveille du hors champ. On est à l’affût de la moindre apparition de cette silhouette multiforme. On veut aider l’héroïne. Des phénomènes ont lieu en dehors du cadre… pour mieux y revenir. It Follows a ses petits défauts (un manque de rythme parfois). C’est ce qui fait aussi son charme. Le charme d’un film indépendant qui prouve encore à quel point l’horreur se prête merveilleusement bien aux petits budgets, à condition de se montrer inventif. Derrière cette terrifiante malédiction, beaucoup verront une allégorie des maladies sexuellement transmissibles. Ou plus largement la parabole d’une jeunesse désenchantée, livrée à elle-même. La fin de l’innocence. Le cinéaste observe quant à lui une illustration de l’ambivalence du sexe, qui “peut être terrifiant et très libérateur en même temps”. “J’aime l’idée qu’il y ait plein d’interprétations différentes de mon film”, avouait David Robert Mitchell à Première en 2014. À sa présentation durant la Semaine de la critique à Cannes en 2014, It Follows avait retourné les premiers chanceux qui l’avait découvert. Avant de récolter un prix à Deauville et deux autres à Gérardmer. Malgré ce très bel accueil, le long-métrage n’avait pas du tout attiré assez de curieux en salles eu égard à sa qualité. Il est temps de remédier à cette injustice en vous rattrapant ce soir, avec ce film qui vous suivra à jamais…

À lire aussi Cannes 2018 : on a vu Under The Silver Lake, le film de David Robert Mitchell avec Andrew Garfield… Notre avis

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