Paris: l'élue Fatoumata Koné va porter plainte après des propos racistes d'un ancien candidat RN à la mairie

Serge Federbusch, ancien candidat à la mairie de Paris soutenu par le Rassemblement national en 2020, s’est fendu d’un tweet raciste à l’encontre de Fatoumata Koné, élue écologiste parisienne.

La cheffe de file des écologistes au Conseil de Paris a été émue aux larmes lors de sa prise de parole en réaction au tweet raciste dont elle est la cible.

Des propos qui indignent. L’ancien candidat à la mairie de Paris Serge Federbusch, tête de la liste “Aimer Paris” pour les élections municipales de 2020 et soutenu par le Rassemblement national, a tenu ce mercredi 7 février des propos racistes envers la présidente du groupe écologiste Fatoumata Koné sur le réseau social X (ex-Twitter).

“Une seule solution la remigration la tienne comprise”, a-t-il adressé à l’élue en réponse à un post de l’élue écologiste. Dans cette publication, Fatoumata Koné dénonçait que des mineurs non accompagnés, dormant sous un pont de Paris, avaient “été évacués sans proposition d’hébergement”. “Une honte”, avait-elle alors écrit sur X.

Les propos racistes de Serge Federbusch ont rythmé la reprise des débats au Conseil de Paris ce mercredi 7 février, en début d’après-midi. Avant de lancer la séance de questions d’actualités, la maire Anne Hidalgo a pris la parole pour assurer son soutien, ainsi que celui de la ville de Paris, à Fatoumata Koné.

L’édile a notamment fustigé un tweet “absolument infâme”. L”auteur “s’est permis un message qui est tout ce qu’il y a de plus abject, nauséabond, tout ce que nous pouvons rejeter, et qui porte cette vision d’une extrême-droite voulant renvoyer chacun à ses origines, celles de ces parents et à d’autres continents”, a fustigé Anne Hidalgo.

Fatoumata Koné va porter plainte

“Si tu souhaites poursuivre ce triste individu, ce que je conseille de faire, je serai à tes côtés et la ville sera à tes côtés”, a ajouté la maire de Paris Anne Hidalgo.

D’après l’entourage de Fatoumata Koné à BFM Paris-Ile-de-France, la présidente du groupe Les Écologistes va donner suite à ces conseils de la maire de la capitale en déposant une plainte à l’encontre de Serge Federbusch.

À la suite de la prise de parole d’Anne Hidalgo, un temps a été accordé à Fatoumata Koné pour réagir aux propos racistes de cet ancien élu parisien. Dans un premier temps émue aux larmes, Fatoumata Koné a débuté par des remerciements auprès “de tous les élus qui m’ont apporté leur soutien”.

“En fait je suis touchée car quand on parle de mes origines, on parle de mes parents et ça me touche personnellement, fortement, alors que je ne me sens pas particulièrement blessée par ce tweet”, a déclaré Fatoumata Koné.

Un soutien unanime

“Ça nous permet de nous interpeller en tant qu’élus car on oublie souvent la violence, portée souvent et plus particulièrement aux femmes. Et en tant que responsable politique on a le devoir d’exemplarité. Quand on s’invective en tant qu’élus, on donne un blanc-seing à ce genre de propos.”, a ensuite développé Faotumata Koné devant l’assemblée d’élus réunis pour le conseil de Paris.

“Je me sens française, je suis née en France ce n’est pas un sujet pour moi. Mais ça l’est pour beaucoup de gens qui subissent cette violence ce racisme exacerbé par beaucoup de choses”, a souligné l’élue écologiste lors de sa prise de parole, rappelant qu’elle subissait du racisme depuis son entrée en politique en 2014.

“Il y a trois cibles des fascistes: les écologistes, les féministes et les immigrés. Parfois, on cumule les trois à la fois”, a enfin conclu Anne Hidalgo après la prise de parole de Fatoumata Koné. L’épisode s’est conclu par une standing ovation en soutien à la présidente du groupe “Écologiste de Paris”.

Le soutien à la conseillère de Paris s’est aussi traduit sur les réseaux sociaux depuis le post de Serge Federbusch. À la suite du tweet à caractère raciste, les élus, notamment ceux de gauche ont partagé tour à tour leurs mots de réconfort à Fatoumata Koné.

À commencer par Ian Brossat, sénateur de Paris et co-président du groupe communiste au Conseil de Paris, qui a qualifié les dires de l’ancien candidat d’extrême-droite de “vomitifs”.

“Ce message est immonde, tout mon soutien”, a exprimé Eric Lejoindre, maire du 18e arrondissement de Paris, dont le support apporté à Fatoumata Koné a été partagé par Emmanuel Grégoire, le premier adjoint à la mairie de Paris.

Enfin, la conseillère de Paris a été aussi soutenue à droite de l’échiquier politique parisien par le groupe d’opposition Changer Paris. Dans un post sur X, “l’ensemble des élus condamnent fermement les propos inqualifiables émis à l’encontre de Fatoumata Koné”.