Biathlon : ses coachs dévoilent sa dépression, Émilien Jacquelin réagit

Émilien Jacquelin n’a pas apprécié la sortie de Vincent Vittoz à son égard. (Icon Sport/Tom Weller)

Ce manque de tact et de classe n’est pas vraiment passé inaperçu, encore moins auprès du principal intéressé. Ce vendredi, les deux entraîneurs de l’équipe de France masculine de biathlon, Vincent Vittoz et Patrick Favre, ont annoncé à Oslo (Norvège) leur retrait du staff des Bleus. Parmi les raisons invoquées devant la presse, sur place, une particulièrement étonnante : « Il y a eu une mauvaise spirale négative pour nos deux leaders pour différentes raisons, admet Vittoz, cité par RMC. Il y a un athlète dépressif (Emilien Jacquelin) depuis un an et demi, qu’on a accompagné, qu’on a guidé, on a fait plus que ce qui était possible. On a mis toute notre énergie, parfois peut-être trop. On a trop cherché à le ramener dans le droit chemin, mais là on parle de maladie. Il faut dire les mots, c’est une dépression. On n’était pas les bonnes réponses non plus. On l’a maintenu et ça fait un an et demi que ça dure. Depuis le Grand Bornand l’année d’avant. C’était pourtant bien parti sur le début de saison, il a fait un très bon début de saison, deux bons week-end. Mais il n’était pas prêt à la gestion du Grand Bornand mentalement et il a fait ré-exploser. » « L’annoncer publiquement trahit le secret médical » Un grand déballage auquel le principal intéressé n’a que peu goûté. Il l’a fait savoir sur son compte Twitter, dans un message posté ce samedi matin : « Affirmer que quelqu’un est dépressif ou malade, est du ressort d’un médecin. L’annoncer publiquement sans l’accord de la personne trahit le secret médical. La dépression est un sujet important, difficile, s’en servir pour expliquer un manque de performance est maladroit. » « Ce sujet touche des hommes et de femmes avant de parler d’athlètes ou de niveau de tir, poursuit-il. Et ce n’est pas rendre service à celles et ceux qui en souffrent que de pointer du doigt et faire des amalgames sur un athlète en défaillance. C’est probablement une maladresse due à trop d’emotions mais le sujet est trop important pour ne pas en parler. » Avant de conclure par : « Impatient de retrouver le groupe ». Cette saison, les Bleus ne se sont positionnés que cinq fois sur un podium individuel en Coupe du monde. C’est arrivé une fois pour Quentin Fillon Maillet, trois pour Émilien Jacquelin et une pour Éric Perrot. Ils n’ont décroché aucun podium individuel lors des Mondiaux d’Oberhof (Allemagne) en février. La médaille d’or décrochée sur le relais, durant ces mêmes Mondiaux, n’a pas suffi à sauver la saison.