L’association déplore des “chiffres alarmants” sur le dépassement d’honoraires, alors que la convention tarifaire entre les médecins libéraux et l’Assurance maladie est en pleine négociation. (Illustration) LP/Simon Gourru
D’année en année, les tarifs ne cessent de grimper. Plus de la moitié des médecins spécialistes appliquent des dépassements d’honoraires, selon l’association de consommateurs UFC Que Choisir, qui dénonce « l’envolée du prix des soins » et ses conséquences sur la santé des plus modestes.
Selon l’organisation, qui a compilé les données de l’Assurance maladie, les médecins spécialistes libéraux étaient 52,2 % à appliquer un dépassement d’honoraires en 2021, contre 45,8 % cinq ans plus tôt, soit une hausse de 6,4 %.
« Une inacceptable inégalité territoriale »
Ces dépassements « entraînent une inacceptable inégalité territoriale d’accès à la médecine, et même un intolérable renoncement aux soins pour de nombreux citoyens », accuse-t-elle dans un communiqué, déplorant une « médecine spécialisée à deux vitesses ».
Sur les huit spécialités prises en compte dans l’étude, la gynécologie est celle qui pratique le plus les dépassements, avec 71,4 % des praticiens concernés. Le dépassement moyen des gynécologues est de 20,60 euros, sur une consultation de base fixée à 30 euros (chiffres de 2022).
Viennent ensuite les ophtalmologues, qui sont 66,7 % à excéder le tarif de l’Assurance maladie, pour un dépassement moyen de 13,80 euros. Puis les anesthésistes : 58,8 % d’entre eux sont au-dessus du tarif Sécu, pour un dépassement moyen de 10,90 euros.
Mais « les moyennes nationales masquent de profondes inégalités territoriales », souligne Que Choisir, qui relève qu’une consultation peut être « jusqu’à 2,5 fois plus onéreuse d’un département à l’autre ».
Paris et l’Île-de-France championnes des dépassements
D’une manière générale, Paris s’affiche en champion toutes catégories des dépassements, suivi par le reste de l’Île-de-France, des départements littoraux du sud (Alpes-Maritimes et Var notamment) et quelques départements comptant de grandes métropoles, notamment le Rhône et le Bas-Rhin.
Chez les anesthésistes, dont les tarifs peuvent varier du simple au double à travers la France, le tarif opposable de 30 euros est respecté dans 17 départements, pour l’essentiel ruraux. Par contre, « dans cinq départements (Paris, Hauts-de-Seine, Val-de-Marne, Somme, Haute-Saône), les honoraires s’élèvent à 50 euros ou plus », souligne Que Choisir.
L’association estime que ce constat est lié à « la croissance rapide de la part des spécialistes autorisés à facturer des dépassements » ces dernières années. Entre 2016 et 2021, cette part a par exemple bondi de 12,8 % pour les anesthésistes, 9,9 % pour les pédiatres et 9,3 % pour les gynécologues. Que Choisir martèle que « le risque que ce phénomène s’accélère et s’aggrave est particulièrement aigu ».
Pour éviter un tel scénario, elle demande « la fermeture de l’accès au secteur 2 (à honoraires libres) pour les nouveaux arrivants ». Pour l’association, les nouveaux médecins ne devraient avoir le droit qu’au nouveau dispositif dit « Optam », qui autorise les dépassements d’honoraires mais dans des conditions beaucoup plus maîtrisées que dans le « secteur 2 ». Le praticien en Optam a notamment l’obligation de garder les honoraires conventionnels pour une partie de sa patientèle.
Par ailleurs, alors que les médecins libéraux négocient actuellement avec l’Assurance maladie, Que Choisir demande de « conditionner » une future augmentation du prix conventionnel à « la réduction effective du reste à charge pour les usagers ».
VIDEO. « On a des honoraires indécents par rapport aux coiffeurs » : des médecins généralistes dans la rue
Selon un sondage exclusif de l’Observatoire de la consommation de l’UFC-Que choisir en novembre 2023, réalisé auprès d’un échantillon représentatif de 1 004 personnes, 45 % des répondants les plus modestes déclarent peiner à trouver des rendez-vous médicaux, contre seulement 4 % des ménages les plus aisés. Selon cette enquête, 38 % des personnes s’estimant en mauvaise santé renoncent à des soins pour raisons financières.
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