La surface de betteraves cultivées a baissé de 5 % à 379 000 hectares. Les 23 700 betteraviers vont livrer, en 2023-2024, 31,5 millions de tonnes de betteraves transformées en 3,7 millions de tonnes de sucre et 8,4 millions d’hectolitres d’alcool.
Profitant d’un prix élevé du sucre, les 23 700 planteurs de betteraves français s’attendent à une année particulièrement rentable malgré des rendements moyens.
Après des années de « vaches maigres » suite à l’abandon des quotas « sucre » en 2017 (crise de surproduction), l’annus horribilis de 2020 à cause de la jaunisse virale (baisse de 30 % des rendements) puis la crise sanitaire (Covid), les 23 700 betteraviers français s’attendent enfin à retrouver le chemin d’une forte rentabilité, entrevue l’an dernier, à l’occasion de cette campagne 2023.
Du sucre à des prix records
La betterave française (2e producteur mondial) profite des cours records du sucre au niveau mondial (prix multiplié par deux depuis 2020) et européen (plus de 1 000 € la tonne fin 2022).
Dans une conférence de presse, mardi 28 novembre, Franck Sander, le président du syndicat des betteraviers (CGB), a dit s’attendre à « un prix de la tonne de betteraves (payées par les sucreries) de 55 € » , bien au-dessus des 35 €, considérés par l’association spécialisée de la FNSEA, comme le nouveau seuil d’équilibre du fait de la hausse des charges de production (engrais, semences, carburant etc.). Les planteurs dégageraient une rentabilité supérieure « à 1 000 € de l’hectare. » Mieux que les céréales ou le maïs.
Mais une récolte de betteraves moyenne
Avec 83 tonnes par hectare (à 16 % de sucre), la récolte 2023 de betteraves est annoncée dans la moyenne des rendements de ces dernières années. Semée en mars, principalement en Normandie, Hauts de France et Grande région parisienne, la betterave est arrachée au début de l’automne jusqu’en janvier voire février. « Mais cette année, les pluies de printemps ont perturbé les semis qui se sont échelonnés sur deux mois, jusqu’à la mi-mai (du jamais vu) » a indiqué Nicolas Rialland, le directeur général de la CGB. Résultat : des racines de bons poids mais historiquement pauvres en sucre.
Les récentes pluies diluviennes dans le Nord de la France ne remettent pas en cause ce premier bilan de campagne. La jaunisse virale (apportée par les pucerons), qui avait ravagé la campagne 2020-2021, n’a frappé que des bassins localisés, près de Chartres. La cercosporiose (champignon) a été plus problématique.
Baisse des surfaces cultivées
Privés de semences enrobées de néonicotinoïdes, à la suite d’une décision de la Cour de justice de l’Union européenne en début d’année, des betteraviers auraient préféré jeter l’éponge, selon la CGB qui dénonce une surtransposition française. « Nous nous interdisons d’utiliser les néonicotinoïdes en pulvérisation foliaire contrairement à nos voisins européens, a rappelé Franck Sander. Et les deux dernières molécules qu’ils nous restent contre la jaunisse font partie de la liste des 75 molécules (à retirer) dans le cadre d’Ecophyto 2030 (réduction de 50 % des pesticides). »
Conséquences ? Les surfaces de betteraves cultivées ont reculé de 5 % à 379 000 hectares. Les 20 sucreries françaises (25 en 2018) vont transformer 31,5 millions de tonnes de betteraves en 3,7 millions de tonnes de sucre et 8,4 millions d’hectolitres d’alcool (gel hydroalcoolique, cosmétique, parfum, spiritueux) et d’éthanol (bioéthanol). L’hexagone exporte la moitié de sa production (1,5 milliard d’€ d’excédent). Mais « la France a perdu 100 000 hectares en cinq ans », a rappelé Nicolas Rialland.
La crainte des importations ukrainiennes
Outre le risque d’impasse technique en production (en 2024 et 2025), les betteraviers français s’inquiètent de la concurrence du sucre ukrainien et d’importations massives qui risquent de déstabiliser le marché européen. Le cours du sucre y est bien orienté jusqu’à présent car l’offre est déficitaire de 2 millions de tonnes. « On anticipe des importations ukrainiennes qui pourraient dépasser les 700 000 tonnes en 2024 (20 000 tonnes avant 2022) », s’est inquiété Franck Sander. La CGB demande une réorientation de ce sucre vers les pays tiers et la mise en place d’outils de régulation européens (prix minimum d’intervention) pour éviter des crises comme en 2018.
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