« Aucune pression » n’empêchera Israël de se défendre, assure Netanyahou
Lors d’une cérémonie de commémoration de l’Holocauste au mémorial de Yad Vashem à Jérusalem, Benyamin Netanyahou a réaffirmé que rien ni personne n’empêchera Israël de se défendre. AFP/Menahem Kahana
Le message est sans équivoque. « Je dis aux dirigeants du monde entier qu’aucune pression, aucune décision d’une instance internationale n’empêchera Israël de se défendre », a lancé Benyamin Netanyahou dimanche soir lors d’une cérémonie de commémoration de l’Holocauste au mémorial de Yad Vashem à Jérusalem. « Si Israël doit rester seul, Israël restera seul », a insisté le Premier ministre israélien, tout en dénonçant le « terrible volcan de l’antisémitisme » qui déferle à travers le monde entier contre Israël.
Les discussions de trêve doivent en principe se poursuivre ce lundi au Qatar, le principal pays médiateur, où est attendu le chef du renseignement américain, William Burns, tandis que, selon un média égyptien, la délégation du Hamas doit être de retour mardi au Caire.
Pour l’heure, Benyamin Netanyahou, a réaffirmé dimanche soir qu’Israël ne pouvait « accepter » les demandes du mouvement islamiste, qui réclame un cessez-le-feu définitif dans le territoire palestinien en préalable à tout accord, notamment sur la libération des otages enlevés le 7 octobre en Israël.
Et malgré les critiques de nombreux pays ou de l’ONU sur des risques de famines et de drame humanitaire, le Premier ministre israélien menace toujours de lancer une offensive sur la ville surpeuplée de Rafah, à la lisière sud de la bande de Gaza, « avec ou sans » accord de trêve.
« Nous vaincrons nos ennemis génocidaires »
Le Premier ministre israélien a comparé les manifestations observées dans les universités à travers le monde, notamment aux États-Unis, à la discrimination dont les Juifs ont été victimes dans les universités allemandes pendant la Seconde Guerre mondiale. « Quelle distorsion de la justice et de l’histoire », a-t-il lancé en ajoutant : « Les critiques ne sont pas dues à nos actions, mais parce que nous existons… Parce que nous sommes juifs ». Et de réaffirmer : « Aujourd’hui, nous affrontons à nouveau des ennemis déterminés à notre destruction » avant de promettre : « Vous ne nous enchaînerez pas les mains… Israël continuera à combattre le mal humain… Jusqu’à la victoire », a-t-il déclaré. « Nous vaincrons nos ennemis génocidaires. Plus jamais ça ! », a-t-il encore dit.
Reste à savoir si ce discours de Netanyahou pourra encore résister longtemps à la pression internationale mais aussi des familles des otages qui poussent le gouvernement à accepter la trêve ?
L’offre des pays médiateurs, Qatar, Égypte et États-Unis, présentée, fin avril au Hamas, prévoit une trêve associée à une libération d’otages retenus dans la bande de Gaza, en échange de prisonniers palestiniens détenus par Israël. Or, un responsable du Hamas a affirmé, dimanche, que le mouvement n’accepterait « en aucun cas un accord ne prévoyant pas explicitement un arrêt de la guerre ». La délégation du Hamas est repartie pour Doha dimanche soir pour des consultations, selon un responsable du Hamas. Elle doit être de retour en Égypte mardi « pour achever les négociations », a indiqué un média proche du renseignement égyptien, Al-Qahera News. Le directeur de la CIA est lui aussi parti pour le Qatar, a annoncé une source proche des négociations.
La question de la libération des otages
«Ã‚ En l’absence d’avancée » lors des discussions au Caire, William Burns doit avoir une « réunion d’urgence avec le Premier ministre » de l’émirat, cheikh Mohammed ben Abdelrahmane Al Thani, « afin de discuter des moyens de remettre les pourparlers sur les rails », selon cette source.
En même temps, le Forum des familles d’otages a une nouvelle fois appelé, dimanche Netanyahou à accepter un accord qui permettrait une libération des otages. « Monsieur Netanyahou, l’histoire ne vous pardonnera pas si vous ratez cette occasion », affirme ce texte.
Pendant ce temps, les combats se poursuivent sur Gaza. L’armée israélienne indique que trois de ses soldats ont été tués et 12 blessés dimanche par des roquettes tirées par la branche armée du Hamas autour de Kerem Shalom, principal point de passage de l’aide humanitaire depuis Israël vers la bande de Gaza. Les brigades Ezzedine al-Qassam ont revendiqué ces tirs, qui ont conduit Israël à fermer le passage utilisé pour acheminer l’aide vers Gaza.
Quelques heures plus tard, 16 personnes issues de deux familles ont été tuées dans des frappes israéliennes qui ont visé deux maisons à Rafah et ses environs, selon des secouristes palestiniens.