Au dîner annuel de la Maison Blanche, Joe Biden tacle Donald Trump : «Je suis un adulte qui se présente contre un enfant de 6 ans»
Le président américain Joe Biden et la journaliste de NBC Kelly O’Donnell au dîner annuel des correspondants de la Maison blanche, le 27 avril.
Un petit tacle bien senti. À l’occasion du traditionnel dîner annuel des correspondants de la Maison blanche, le président Joe Biden a profité de l’occasion pour lâcher une blague sur son rival Donald Trump dans son discours. «L’élection de 2024 bat son plein et oui, l’âge est un sujet», a-t-il dit avant de lancer : «Je suis un adulte qui se présente contre un enfant de six ans». Entre autodérision et taquineries à l’encontre des médias, Biden, 81 ans, a assuré qu’entre lui et son rival républicain de 77 ans, «l’âge est la seule chose que nous avons en commun». Eclats de rire dans la salle, tandis qu’une centaine de manifestants dénonçaient la guerre à Gaza devant l’entrée de l’hôtel Hilton, lieu de l’événement.
Le dîner annuel des correspondants de la Maison blanche, qui compte plusieurs milliers d’invités parmi lesquels journalistes et célébrités, a pour tradition de longue date de compter parmi ses participants le dirigeant américain. Celui-ci écoute un humoriste l’éreinter en règle devant une assemblée en smoking et robes longues, puis prononce un discours émaillé de blagues plus ou moins réussies. La coutume avait été interrompue pendant le mandat de Donald Trump.
A la manœuvre cette année pour rire du président américain, le comédien Colin Jost, auteur et acteur pour l’émission phare de la télévision américaine Saturday Night Live, diffusée sur NBC. Au programme, des moqueries sur l’âge de Joe Biden ou ses chutes occasionnelles dans les escaliers de l’avion présidentiel. «Je voudrais signaler qu’il est 22 h passées, Joe l’endormi est toujours debout, pendant que Donald Trump a passé la semaine à s’endormir au tribunal chaque matin», a asséné l’humoriste, faisant allusion au procès à New York de l’ancien président pour une affaire de paiements dissimulés à une ancienne actrice de films X.
Une centaine de manifestants
Colin Jost et Joe Biden ont adopté un ton plus grave pour aborder la question du climat politique aux Etats-Unis, Biden estimant que la rhétorique de Donald Trump constitue un danger en particulier après l’assaut du Capitole en 2021. En revanche, la question de la guerre à Gaza est restée sous le tapis. Pourtant, une centaine de manifestants étaient rassemblés près de l’entrée du lieu, certains protestataires scandant des «Honte à vous» pour dénoncer le conflit. Depuis des mois maintenant, à chaque fois que le président américain se déplace, des manifestants se rassemblent pour protester contre le soutien à Israël de celui qu’ils appellent «Joe le génocidaire», et pour réclamer un arrêt des hostilités à Gaza.
Le dîner de gala s’est en effet tenu alors que le mouvement de protestation contre la guerre à Gaza se généralise dans les campus américains, avec des arrestations par centaines et le déploiement de policiers anti-émeutes. Un des groupes qui a organisé la manifestation devant l’hôtel Hilton, Code Pink, a dit vouloir protester contre «la complicité du gouvernement Biden dans le ciblage et le meurtre de journalistes palestiniens par l’armée israélienne», précisant que cette action serait «non violente».
Une vingtaine de journalistes palestiniens avaient par ailleurs appelé dans une lettre ouverte leurs confrères américains à boycotter cet événement très couru, point d’orgue de tout un week-end de réceptions mondaines : «Vous avez une responsabilité particulière de dire leur vérité aux puissants et de soutenir l’intégrité journalistique. Il est inacceptable de rester silencieux, par peur ou pour des raisons de carrière, lorsque des journalistes à Gaza continuent d’être détenus, torturés, et tués parce qu’ils font leur métier.»