Assemblée nationale : Macron reste favorable à « une part de proportionnelle » car « ce serait bon pour la démocratie »
Le chef de l’Etat compte mettre en place une dose de proportionnelle aux législatives avant la fin de son mandat, « si une majorité se dégage »
Emmanuel Macron, à l’Elysée le 3 avril 2024.
mode de scrutin – Le chef de l’Etat compte mettre en place une dose de proportionnelle aux législatives avant la fin de son mandat, « si une majorité se dégage »
C’est un débat qui agite régulièrement, depuis des décennies, la classe politique française. Alors que la question de la proportionnelle divise son camp, Emmanuel Macron défend une nouvelle fois cette idée dans un entretien à La Tribune Dimanche et La Provence.
Pourrait-il mettre en place la proportionnelle avant la fin de son mandat ? « Si une majorité se dégage pour introduire une part de proportionnelle, oui. C’est l’engagement que j’ai pris. Je pense que ce serait bon pour la démocratie », répond le chef de l’Etat.
Yaël Braun-Pivet lance des concertations
Emmanuel Macron avait promis en 2017 d’introduire une « dose de proportionnelle » aux élections législatives. Lors de la campagne 2022, le président s’était de nouveau dit favorable à la proportionnelle, ouvrant même la porte à une proportionnelle intégrale, avec un nombre de sièges proportionnel au total des suffrages obtenus.
La présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, favorable à une dose de proportionnelle, a lancé des concertations sur le sujet. Mais le camp présidentiel se divise. Le chef des députés Renaissance Sylvain Maillard est contre, tout comme la ministre des relations avec le Parlement Marie Lebec, tandis que les alliés du MoDem militent de longue date en faveur de ce mode de scrutin.
Macron pas enthousiaste par la limitation des mandats présidentiels
Dans l’entretien, Emmanuel Macron évoque aussi la limitation à deux du nombre de mandats présidentiels successifs. Cette règle « est là et je ne vais pas changer la Constitution », mais « si vous me demandez mon avis personnel : je pense que c’est toujours mieux quand on laisse le choix aux électeurs », lâche-t-il. « Je ne suis pas forcément en train de vous dire que j’aurais aimé être candidat à un troisième mandat », mais « quand on met des interdictions dans la loi, on capture en quelque sorte une part de la liberté des électeurs qui sont souverains ».
Interrogé sur la situation de majorité relative qui prévaut à l’Assemblée depuis 2022, Emmanuel Macron estime que cela n’a « pas empêché de faire des réformes », même si cela a pu « brouiller les choses parce que le débat parlementaire est dilué par des considérations politiciennes ». « Mais c’est à nous de clarifier », dit-il. Les Français ont voulu « quelque chose qui ressemble davantage à un système proportionnel » et cela « nous oblige à trouver des compromis », juge-t-il encore.
Et si d’aventure une motion de censure devait être votée, comme les oppositions en font planer la menace, Emmanuel Macron en « tirerai(t) les conséquences politiques et institutionnelles qui dépendront des circonstances », assure-t-il.
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