Quelles sont les traits de caractères communs aux personnes généreuses ?
De quoi parle-t-on lorsqu’on parle de générosité ? Pour Line Mourey, psychologue et fondatrice du site Ma Parenthèse Psy, il s’agit d’une action qui consiste à donner sans attendre une contre-partie.
La générosité est un comportement ouvert vers les autres et désintéressé. Mais quelques subtilités subsistent, la thérapeute souligne ainsi : « Être généreux c’est bien, mais être dans le don systématique ce n’est pas salutaire, de même que certains donneront trop d’eux par peur du conflit. » Alors que des gens pourraient être top généreux, comme on le dit vulgairement « trop bon, trop c… », d’autres seraient faussement attentionnés. « Si on est généreux en attendant une réciprocité, est-ce que c’est vraiment de la générosité ou est-ce du troc ? », questionne-t-elle ainsi.
Pour s’y retrouver entre manipulation, fausse gentillesse, trop grande abnégation ou incapacité à dire “non“, voici quelques traits de caractères communs aux personnes généreuses, qui parfois s’ignorent.
L’empathie, caractéristique commune aux personnes généreuses
Lorsqu’on pense générosité, on a tendance à immédiatement penser à l’aspect matériel. On imagine la personne généreuse comme une personne qui donne de son argent à des associations, ne laisse jamais l’autre régler les cafés ou offre fréquemment des cadeaux. Tout cela fait bien partie de la générosité. Mais des choses immatérielles rentrent tout autant en ligne de compte. « Par exemple, la générosité ça peut être de s’arrêter pour aider quelqu’un qui ne trouve pas son chemin quand bien même on était en retard », explique Line Mouray. Elle poursuit : « Ce peut être aussi le fait d’apporter son écoute, son soutien, de se souvenir d’une pâtisserie que quelqu’un aime pour lui rapporter, ça peut prendre de multiples formes. » Notamment celle des petites attentions, des actes de service ou d’une prise de nouvelle régulière auprès d’un ami qui ne va pas bien.
Mais un trait de caractère particulier regroupe ces gestes : l’empathie. « La générosité c’est prendre soin du besoin de l’autre », souligne la psychologue. Par conséquent, les personnes généreuses sont généralement ouvertes et attentionnées. Elles font attention aux détails et anticipent ce qui pourrait faire plaisir ou soulager un proche.
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Les personnes généreuses seraient plus optimistes
Cette ouverture à l’autre, et plus largement au monde, peut être transmise dans l’enfance. Line Mouray considère ainsi que les personnes qui grandissent dans un environnement où l’ouverture et la tolérance étaient prônées ont plus de chance de devenir des personnes généreuses, tandis qu’un environnement où les autres sont présentés comme hostiles et où règne une mentalité individualiste, par exemple basées sur une conception méritocratique de la vie, peut nuire au développement d’un comportement altruiste. « Les personnes généreuses tendent à être plus optimistes sur la nature humaine » ajoute la thérapeute. « Ils ont plutôt confiance en l’être humain et vont avoir des valeurs de tolérance et de pardon » poursuit-elle.
Meilleure estime de soi et épanouissement
Par ailleurs, si la générosité est bien dosée et ne devient pas une abnégation qui risque de plonger la personne trop généreuse dans des relations dysfonctionnelles, elle permet aux personnes d’être plus épanouies. « C’est très bon pour la santé mentale mais aussi pour la santé physique », déclare la spécialiste. En effet, une étude réalisée en 2017 et publiée dans Nature Communications a démontré un lien entre les actes de services et la sensation de bonheur. Aussi, côté physique, la générosité a été prouvée comme un facteur de bonne santé cardiaque, de renforcement du système immunitaire et de réduction des risques de mortalité. Sur ce dernier point, le Dr Stephanie Brown, autrice de Giving to Others and the Association Between Stress and Mortality, avait ainsi constaté que les adultes ayant aidé leur famille, leurs amis et voisins présentaient des risques de décès deux fois moins importants que ceux ne l’ayant pas fait.
Enfin, la psychologue ajoute : « Ce comportement est également un facteur d’amélioration du lien social car, en prenant soin de l’autre, on prend soin de la relation. Aussi, au niveau estime de soi, c’est aussi très positif puisqu’on se sent être une bonne personne. »
Jusqu’où peut-on être généreux ?
Peut-on être sincèrement désintéressé au point de donner sans jamais attendre en retour ? Pour Line Mourey, cela paraît compliqué, « une relation saine se construit quand même toujours sur une forme de réciprocité » explique-t-elle. Donner sans attendre ni recevoir en retour est plutôt sujet au risque d’entretenir une relation déséquilibrée que de s’épanouir dans le don de soi. Aussi, « entre le circuit de récompense qui se met en place et la valorisation sociale, on obtient un gain personnel lorsqu’on est généreux », poursuit-elle. La question est alors de savoir si on est généreux parce que l’on sait que l’on va en retirer quelque chose ou si ces gains sont secondaires. « C’est un peu la question de l’œuf ou de la poule » schématise la thérapeute.
En somme, il n’est pas véritablement concevable d’être généreux sans un infime désir de reconnaissance ou de réciprocité. La générosité, rappelle Line Mourey, est d’ailleurs un comportement naturel, provenant initialement d’un réflexe de survie. De même, être généreux en tout et en tout lieu n’est pas souhaitable, au risque de s’épuiser totalement ou de ne plus savoir où mettre le curseur des priorités. Pour une générosité juste et saine, la psychologue évoque des « endroits, des moments où on donne ».
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