"C'est quoi l'avenir ici?": après les inondations, des sinistrés du Pas-de-Calais attendent le rachat de leurs maisons

Après les inondations de novembre 2023 et de ce début de mois de janvier, plusieurs habitants du Pas-de-Calais souhaitent quitter leur maison. L’État a assuré ce mardi 23 janvier qu’il était prêt à racheter les habitations les plus endommagées aux sinistrés le désirant.

Une maison doublement inondée. En novembre dernier et au début de ce mois de janvier, la maison de Jean-François, habitant de Blendecques (Pas-de-Calais), a été frappée par la montée des eaux comme de nombreuses autres dans la région.

La porte de garage d’une maison sinistrée par les inondations du Pas-de-Calais entre novembre 2023 et janvier 2024.

Une impasse proche d’un cours d’eau

Dans la chambre de sa cadette, les murs sont gorgés d’eau et la trace de la crue est encore visible. Après 17 années passées dans cette maison, lui et sa famille ont pris la décision de ne jamais y revenir.

“Petit à petit ce cheminement s’est fait, de se dire qu’on ne peut pas rester ici. C’est quoi l’avenir ici? Il va y avoir des dizaines de milliers d’euros de travaux, pour faire quoi?”, s’interroge le père de famille sur notre antenne.

Comme Jean-François, la quasi-totalité des habitants de cette rue de Blendecques ont décidé de partir. En cause, la localisation de l’impasse dans laquelle se trouvent les maisons, qui est encerclée par un cours d’eau.

“On partira à perte”

Depuis novembre, ils demandaient le rachat de leurs maisons par l’État, qui les a récemment entendus. Ce mardi 23 janvier, le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, a évoqué le rachat par l’État des habitations très endommagées. Le ministre a rappelé les critères du fonds Barnier qui permet, à un particulier, de faire racheter son habitation, mais sous certaines conditions.

Pour cela, certaines modalités doivent être remplies. Les dégâts au sein de l’habitation doivent notamment dépasser la moitié de la valeur vénale du bien. Ce rachat sera plafonné à 240.000 euros au maximum.

Une somme, importante, mais qui reste parfois en dessous de la valeur de certaines maisons. C’est le cas de Vincent, autre sinistré de la commune du Pas-de-Calais, dont le bien est estimé entre 10.000 et 20.000€ de plus.

“240.000, c’est déjà un beau chiffre. On partira à perte, maintenant on espère ne pas perdre beaucoup plus”, explique Vincent Maquignon, sinistré et adjoint à la mairie de Blendecques, au micro de BFM Grand Littoral.

Le préfet aura à préciser les conditions de ce rachat par l’État, or à Blendecques les habitants espèrent tourner au plus vite la page des inondations et attendent des réponses au plus vite. “Combien de temps va-t-on être pris en charge? Car si on nous annonce demain qu’on est expropriés, il faut qu’on trouve un bien. Dans combien de temps serons-nous payés pour pouvoir acheter? Toutes ces questions sont en suspens et là on n’a pas de réponse”, poursuit le sinistré.

Autre annonce aux contours encore un peu flous: un rachat amiable sera également possible pour les propriétaires dont le logement a été moins endommagé. “À ce moment-là vous pouvez demander un rachat amiable qui nécessite qu’il y ait un accord entre l’État et la collectivité locale, ça fait partie des choses qu’on précisera au cours de ces prochaines semaines”, avait indiqué Christophe Béchu cette semaine.