Affaire Gérard Depardieu : Macron assure n’avoir eu « aucune complaisance » vis-à-vis de l’acteur
Dans une interview dans « Elle », Emmanuel Macron indique n’avoir « jamais défendu un agresseur face à des victimes »
Gérard Depardieu en 2013 (archives).
MeToo dans le cinéma – Dans une interview dans « Elle », Emmanuel Macron indique n’avoir « jamais défendu un agresseur face à des victimes »
Emmanuel Macron parle une nouvelle fois de Gérard Depardieu, mais cette fois pour prendre clairement ses distances avec le comédien. Dans une interview dans Elle ce mercredi, le président assure qu’il n’y avait chez lui « aucune complaisance » vis-à-vis de l’acteur, affirmant n’avoir « jamais défendu un agresseur face à des victimes ».
Gérard Depardieu sera jugé en octobre prochain à Paris pour agressions sexuelles sur deux femmes lors d’un tournage en 2021. Il est par ailleurs mis en examen depuis 2020 pour viols et agressions sexuelles sur une jeune comédienne, Charlotte Arnould. Plusieurs autres plaintes ont été déposées contre l’acteur de 75 ans, qui nie les faits qui lui sont reprochés.
Macron dénonçait fin 2023 « une chasse à l’homme »
Fin décembre, avant la convocation de l’acteur devant la justice, Emmanuel Macron avait pris sa défense, saluant un « immense acteur » qui « rend fière la France », et dénonçant « une chasse à l’homme ».
«Ã‚ Il n’y a chez moi aucune complaisance », assure donc ce mercredi le chef de l’Etat. « Juste une volonté de respecter nos principes, tels que la présomption d’innocence. Ces mêmes principes qui vont permettre àla justice de statuer en octobre prochain et c’est une bonne chose ».
Emmanuel Macron indique en outre avoir « un profond respect, une bienveillance et une grande confiance pour et dans la parole des femmes » et se dit « intraitable sur la question des viols, de la domination, de cette culture de la brutalité ». « Ma priorité a toujours été la protection des victimes, et c’est aussi le cas pour l’affaire Depardieu », ajoute-t-il.
La définition du viol devrait évoluer en France
Saluant « le courage » des actrices Judith Godrèche, Juliette Binoche ou Isild le Besco, qui ont dénoncé des violences sexuelles dans le milieu du cinéma, Emmanuel Macron souligne que « la mise en lumière de la vérité se fait par la parole libre, par le travail des journalistes, par le travail des enquêteurs. La justice ensuite, seule, établit les culpabilités ».
Emmanuel Macron insiste par ailleurs sur son intention de faire évoluer la définition du viol en France en intégrant la notion de consentement. Il rappelle ainsi que des parlementaires sont en train de « plancher sur le sujet avec le garde des Sceaux pour qu’une proposition de texte puisse voir le jour d’ici à la fin de l’année ». Le mouvement #MeToo « m’a conforté, m’a fait douter, m’a révélé des choses », reconnaît-il.
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