Affaire du ballon espion : les Etats-Unis ajoutent à leur liste noire commerciale 37 entités chinoises
Le ballon a été abattu le 4 février 2023 au-dessus de l’Atlantique avant que l’armée américaine ne récupère ses débris pour étudier son contenu.
Abattu en février 2023, le ballon chinois soupçonné d’espionnage lors d’un survol du territoire américain refait surface. Les Etats-Unis ont, en effet, ajouté jeudi à leur liste noire 37 entités chinoises, dont certaines seraient liées à cette rocambolesque histoire.
Pour rappel, cet imposant ballon avait traversé les Etats-Unis d’Ouest en Est, de l’Alaska à la Caroline du Sud, de fin janvier à début février 2023. Il était passé au-dessus d’installations militaires stratégiques et avait été abattu le 4 février au-dessus de l’Atlantique avant que l’armée américaine ne récupère ses débris pour étudier son contenu. Washington avait assuré qu’il s’agissait d’un ballon espion, ce que Pékin avait nié, affirmant qu’il avait dérivé involontairement dans l’espace aérien américain et qu’il était destiné à effectuer des recherches météorologiques.
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Empêcher l’accès aux technologies américaines
En février 2023, le département du Commerce avait déjà ajouté six entités chinoises à la liste des restrictions commerciales après l’incident du ballon. Jeudi, le ministère a déclaré qu’il visait également ceux qui cherchaient à acquérir des produits américains pour faire progresser les capacités technologiques quantiques de la Chine. « Ces activités ont des applications militaires substantielles et constituent une menace significative pour la sécurité nationale américaine », a-t-il souligné dans un communiqué. Les entreprises ajoutées à la « liste d’entités » ne peuvent désormais pas obtenir d’articles et de technologies américaines sans autorisation gouvernementale.
Certaines entités ciblées sont également liées aux avancées des programmes nucléaires chinois, ou « impliquées dans l’expédition d’articles contrôlés vers la Russie » après l’invasion de l’Ukraine par Moscou en 2022, a ajouté le département du Commerce.
«Ã‚ Nous devons rester vigilants dans nos efforts pour empêcher de telles entités d’accéder à des technologies américaines qui pourraient être utilisées de manière à nuire à notre sécurité nationale », a déclaré le sous-secrétaire au Commerce chargé de l’industrie et de la sécurité, Alan Estevez, cité dans le communiqué.
De précédentes sanctions
Début mai, Washington avait aussi sanctionné seize entreprises chinoises accusées d’aider Moscou à s’armer dans sa guerre contre l’Ukraine. « Les sanctions prises aujourd’hui visent à perturber encore plus et affaiblir l’effort de guerre russe en s’attaquant à son industrie militaire de base et aux réseaux de contournement (des sanctions existantes, ndlr) qui l’aident à se fournir », avait déclaré la secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, citée dans un communiqué.
Ce qui avait entraîné une réaction immédiate du géant asiatique : « La Chine exhorte les Etats-Unis à cesser de dénigrer et de réprimer la Chine et à cesser de mettre en œuvre des sanctions illégales et unilatérales et prendra toutes les mesures nécessaires pour résolument défendre les droits légaux et les intérêts des entreprises chinoises », répliquait un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères dans un message transmis à l’AFP.
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Début janvier, les autorités chinoises avaient annoncé des sanctions contre cinq entreprises américaines de défense en réponse à des ventes d’armes à Taïwan, que Pékin considère comme partie intégrante de son territoire. Une réponse à l’approbation par le département d’Etat américain d’un programme d’armement de 300 millions de dollars destiné à renforcer le système de commandement et de contrôle des combats conjoints de Taipei.
(Avec AFP)