Les pays baltes font face aux menaces grandissantes de la Russie

La Russie a lancé des avis de recherche le 13 février 2024 contre au moins trois responsables des pays baltes et trois Polonais, dont la Première ministre estonienne Kaja Kallas, ici à l’Élysée le 18 octobre 2023.

Depuis deux ans, dans les pays baltes, on vit au rythme de la guerre en Ukraine et de ses répercussions. Une dizaine de personnes, liées à la Russie, ont été arrêtées en début de semaine pour avoir agi contre l’Estonie, en détériorant la voiture d’un ministre. Ce qui est clair pour les Baltes, c’est que la Russie ne va pas s’arrêter à l’Ukraine.

De notre correspondante à Vilnius,

Les Estoniens estiment qu’ils ont encore trois à quatre ans devant eux pour renforcer leur système de défense et se préparer à un éventuel conflit avec la Russie. C’est ce que relèvent les services de renseignement : « La réforme actuelle de l’armée russe suppose que la Russie envisage un possible conflit contre l’Otan dans la prochaine décennie ».

Les armées des trois pays baltes se modernisent donc à marche forcée. En Estonie, la création d’une division est bien avancée. En Lituanie, une brigade allemande sera déployée d’ici à 2027. Ce qu’on remarque aussi, c’est la coopération militaire qui se renforce entre les trois pays. Ils ont décidé en janvier de construire une ligne de défense courant le long des 600 kilomètres de frontière le long de la Russie.

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Soutien indéfectible à l’Ukraine

Les répercussions de cette guerre, c’est l’aide à l’Ukraine qui ne faiblit pas. Et c’est protéiforme. La Lettonie vient de lancer une initiative pour livrer des drones à l’Ukraine. Mais il y a aussi un nombre incalculable de projets privés pour livrer de l’aide médicale, de la nourriture pour chiens, des fournitures scolaires, etc

Sur le plan diplomatique aussi, les intérêts de l’Ukraine passent presque avant les intérêts nationaux. Par exemple, dans son discours annuel de politique étrangère au parlement, le ministre estonien n’a quasiment parlé que de l’Ukraine, exposant un plan en huit points pour assurer sa victoire.

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Un repli face à la Russie

L’autre répercussion, c’est une prise de distance maximale avec la Russie et cela touche des domaines très divers. C’est par exemple l’arrêt de l’enseignement en russe en Lettonie et en Estonie.

En Lituanie, quelques prêtres orthodoxes ont fait sécession et ont rejoint le patriarcat œcuménique qui n’est pas assujetti à Moscou. Le métropolite Eugène qui officiait en Estonie l’a quittée, son permis de séjour n’a pas été renouvelé, car l’Église dont il dépend soutient la guerre en Ukraine.

Les pays baltes se barricadent aussi. La Lituanie a annoncé qu’elle fermait deux nouveaux postes frontières, le 1er mars. Une nécessité pour mieux contrôler les flux de personnes et de biens, notamment ceux soumis aux sanctions internationales.

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