A Paris, Reporters sans frontières proteste contre la venue de Xi Jinping
Lors de l’action de Reporters sans Frontières, ce lundi matin à Paris
La venue de Xi Jinping en France ne passe décidément pas. Après déjà des actions d’autres organisations dimanche, ce lundi 6 mai, plusieurs membres de Reporters sans frontières se sont réunis devant l’Arc de Triomphe à Paris, pour protester contre l’accueil réservé au président chinois, l’«un des plus grands prédateurs de la liberté de la presse, en #France», a dénoncé l’ONG sur X (ex-Twitter).
Sur les images du rassemblement, partagées par RSF, on aperçoit un grand camion noir garé devant le monument. Dessus sont affichés les visages d’Emmanuel Macron et du président chinois, trinquant les yeux dans les yeux. Et, à côté, une phrase, écrite en lettres rouges et blanches : «119 journalistes détenus par le régime chinois… Bienvenue en France Xi Jinping». Selon nos confrères de France Info, le camion devait «descendre ensuite les Champs-Elysées», afin de «réaliser une parodie de parade de chef de l’Etat».
«La plus grande prison du monde pour les journalistes»
Une manière, pour RSF, de dénoncer «l’hypocrisie de l’accueil fait au président chinois», qui n’évoquera pas les questions de droits humains en Chine, telles que «la liberté de la presse et le droit à l’information», poursuit France Info. Mais aussi le fait que des représentants de l’ONG ne puissent plus se rendre en Chine, ajoute le média, évoquant notamment l’expulsion «sans aucun motif réel» de Hongkong de l’une de leurs collaboratrices début avril.
Sur son site, Reporters sans frontières – qui classe la Chine 172e sur 180 en matière de liberté de la presse – assure que «la République populaire de Chine (RPC) est la plus grande prison du monde pour les journalistes», et que «son régime mène une campagne de répression contre le journalisme et le droit à l’information dans le monde entier».
De multiples rassemblements
Arrivé à Paris hier après-midi, Xi Jinping effectue une visite de quarante-huit heures en France, ce lundi 6 et mardi 7 mai, à l’occasion du 60e anniversaire des relations diplomatiques entre les deux pays. Dimanche, plusieurs rassemblements ont été organisés dans la capitale pour dénoncer la visite du président chinois, mais surtout l’accueil qui lui est réservé.
Parmi eux : une mobilisation réunissant plusieurs milliers de membres de la communauté tibétaine, venus dénoncer la venue d’un «dictateur» dans le «pays des droits de l’homme». De son côté, l’Institut ouïghour d’Europe a organisé une manifestation sous la forme d’une pièce de théâtre, parodiant la rencontre entre les deux dirigeants. Lors d’une conférence de presse vendredi, la communauté ouïghoure française avait déjà exprimé sa «colère» face à la visite de Xi Jinping, estimant que cet accueil était «un encouragement pour que la Chine continue ses crimes, dans ce contexte où le génocide est toujours en cours».