Après l’attaque contre l’ambassade iranienne à Damas en Syrie le 1er avril par Israël, l’Iran veut se venger. C’est ce qu’a annoncé le président américain Joe Biden jeudi soir. Il dit craindre une “attaque importante” mais a réaffirmé le soutien des Etats-Unis à Israël.
Le président américain Joe Biden a annoncé jeudi soir que “l’Iran menace de lancer une attaque importante contre Israël”. Une menace est prise très au sérieux notamment par les Israéliens qui font la queue dans les supermarchés pour acheter des produits de longue conservation. Ils craignent l’instauration d’un couvre-feu en cas d’attaque de l’Iran.
Il faut dire que les déclarations américaines de jeudi sont très alarmantes. Les services de renseignement prédisent une attaque “massive et imminente”. Selon l’agence Bloomberg, la question n’est pas de savoir si cette attaque va avoir lieu, mais quand elle se déroulera. Le président Joe Biden a confirmé l’existence de cette menace en soulignant le soutien des Etats-Unis à Israël. Un “soutien inébranlable”, a-t-il dit.
Les Iraniens eux-mêmes ont annoncé leur intention d’attaquer Israël. Ils parlent plutôt de “punir” Israël pour reprendre leurs termes: “Punir l’Etat hébreu pour son attaque du 1er avril contre un consulat iranien à Damas en Syrie”. L’aviation israélienne avait rasé le bâtiment, faisant 16 morts dont un des principaux généraux de la force Al Qods, c’est l’unité d’élite des gardiens de la révolution. Le guide suprême de la révolution iranienne, l’ayatollah Ali Khamenei a promis une riposte. Il a parlé de “gifler”.
Une annexe de l’ambassade d’Iran à Damas en Syrie a été bombardée le 1er avril 2024
Plusieurs scénarios sont possibles. La première, c’est une attaque directe avec un tir de missiles de longue portée et de drones, depuis le sol iranien vers Israël. Mais les défenses antiaériennes d’Israël sont parmi les meilleures du monde et la plupart de ces missiles seraient interceptés. On ne peut pas exclure malgré tout qu’un ou plusieurs tirs puissent faire des dégâts.
Israël en tout cas a déjà prévenu, en cas d’attaque provenant du sol iranien, il y aura une riposte sur le sol iranien. Les Etats-Unis qui disposent d’un porte-avions dans la zone pourraient participer à cette riposte. Et le risque d’escalade et d’embrassement est donc réel.
Une riposte terroriste?
Le deuxième scénario, c’est une attaque d’Israël, organisé par l’Iran, mais réalisé par ses alliés dans la région. Le Hezbollah en Iran, les milices chiites en Irak et en Syrie, les Houthis au Yémen… Des forces, qui tirent régulièrement des roquettes vers Israël. Si leurs attaques devaient être plus massives, il faudra aussi s’attendre à une riposte plus massive d’Israël.
Enfin le troisième scénario, c’est celui d’une attaque indirecte. Des attentats terroristes contre les intérêts israéliens ou américains un peu partout dans le monde. Par précaution, Israël vient de fermer une vingtaine de ses ambassades à l’étranger. La guerre par le terrorisme est d’ailleurs une spécialité iranienne. Dans les années 80, l’Iran a durement frappé la France. L’attentat contre l’immeuble du Drakkar à Beyrouth avait tué 58 soldats français. Et les attentats à la bombe dans Paris en 1985 et 1986 avaient fait au moins 13 morts, dont 7 Rue de Rennes en septembre 1986.
Du bluff?
Mais il y a aussi un quatrième scénario : c’est qu’il ne se passe rien. En effet, le régime iranien pourrait bluffer. Annoncer vouloir punir Israël et ne pas le faire. C’est ce qui s’était passé en janvier 2000 lorsque les Américains avaient éliminé à Bagdad un général Iranien très important: le général Soleimani, patron de la force Al Qods. Téhéran avait promis de terribles représailles, mais elles n’avaient pas eu lieu. Cela pourrait se reproduire aujourd’hui, mais ce n’est pas ce que prévoient les Américains.
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