À Bruxelles, le délai pour obtenir un permis d'urbanisation est trois fois plus long qu'ailleurs en Europe: "C'est la cata"

À Bruxelles, le délai pour obtenir un permis d’urbanisation est trois fois plus long qu’ailleurs en Europe: “C’est la cata”

Les nouvelles constructions ont-elles de beaux jours devant elles en Belgique? Pas si sûr.

Francis Metzger, le président de l’Ordre des Architectes était l’invité du 7h50 de Bel RTL matin de ce mardi 20 février et, selon lui, l’obtention des permis d’urbanisation (qui autorise à effectuer certains travaux de construction) sur le territoire compose un frein considérable. Autant pour les investisseurs que pour les particuliers.

“Le parcours du combattant”

“Aujourd’hui, pour pouvoir construire, il faut respecter toute une série de contraintes”, indique Francis Metzger au micro de Martin Buxant. “Il y a un siècle, un permis d’urbanisme, c’était pas grand-chose, quelques feuillets, et en quelques semaines, on avait son permis.” Une réalité qui est toute autre aujourd’hui. “De nos jours, un permis d’urbanisme, c’est le parcours du combattant”, poursuit le président de l’Ordre des Architectes. “Il est extrêmement difficile de l’avoir et le parcours est très long. Et c’est un vrai handicap pour notre société.”

Bien qu’un permis ne soit “jamais facile à avoir”, Francis Metzger dénonce surtout les délais particulièrement longs pour l’obtention des permis d’urbanisme pour les grands projets. “C’est la cata surtout à Bruxelles”, se désole-t-il. “En Wallonie, la difficulté, c’est de rencontrer les autorités administratives.” “Bruxelles c’est le sommet absolu”, regrette l’architecte. “Si je prends des villes de taille comparable comme Amsterdam, Berlin, Marseille: c’est quatre mois pour obtenir un permis d’urbanisme. Tous ceux qui ont demandé un permis récemment se rendront compte que sur Bruxelles, on est à plus d’un an et demi pour le même type de projet…” Soit trois fois plus de temps.

La cerise, c’est ce que Francis Metzger qualifie d'”une insécurité juridique”. “Au bout du compte, on n’a parfois pas son permis…” Ce qui incite certaines personnes à procéder dans l’illégalité, en se régularisant ensuite… ou non. “Beaucoup de gens n’ont pas les moyens d’attendre tout ce temps, vont travailler en infraction et ne vont pas demander le permis”, constate-il.Du côté des professionnels, ces insécurités composent les mêmes freins. “Pourquoi venir encore investir à Bruxelles avec l’insécurité juridique qui peut y avoir autour des permis?”

Quelle solution?

La digitalisation du permis serait une bonne chose en Wallonie: “on est encore sur des permis papier, c’est incroyable”. En Flandre, cela est mis en place depuis “un certain temps”. À Bruxelles, “deux communes sont encore au papier”.