Le club de Laxou est le théâtre d’une affaire d’humiliation. Icon Sport
Un match amical entre les équipes de moins de 13 ans de Laxou et Dombasle, en Lorraine, a débouché, mercredi 14 février dernier, sur la sortie d’un joueur, un enfant de 12 ans, ensuite déshabillé de force et en public par le président du premier club nommé. Le dirigeant de Laxou l’a obligé à retirer sa tenue de football, maillot, short et chaussettes, le laissant devant les vestiaires en caleçon dans le froid, sous quatorze degrés.
Sa mère a porté plainte. « Mon fils a été déshabillé de force par le président du club, accuse-t-elle dans L’Est Républicain. Je l’ai retrouvé en pleurs et tout tremblant. Il est toujours en état de choc. » Dans le même journal, la victime a notamment expliqué que le président l’avait traité de « gamin de merde. » Selon la mère, c’est à la suite d’un mauvais geste de son fils sur le terrain que l’enfant aurait été ensuite sorti de la pelouse, plaqué contre un grillage par le président, qui aurait exigé que l’enfant rende son équipement sportif avant de quitter les lieux.
Convoqué pour une audience le 29 août
Le dirigeant lui aurait donc pris son maillot, son short et ses chaussettes, le laissant dans le froid. Appelés immédiatement sur place par une autre mère de famille voyant l’enfant en pleurs, des policiers ont entendu le coach de l’équipe de Laxou leur expliquer que « le président avait déshabillé le petit, voire plus ». Le président, Bernard Bietzer, 66 ans, a immédiatement été embarqué pour une garde à vue de 48 heures. La mère de l’enfant a, dans la foulée, donc porté plainte. Libéré après sa garde à vue, le dirigeant est convoqué pour une audience le 29 août prochain, mais seulement pour avoir plaqué et retenu son petit joueur contre un grillage.
Entre-temps, le club de football de Laxou avait décidé de le démettre de ses fonctions de président. « Il est connu pour son tempérament sanguin mais là, déshabillage ou non, il n’avait pas à agir ainsi », explique ainsi un autre dirigeant.
Contacté, Bernard Bietzer a accepté de livrer sa version de l’affaire. « Je passe pour le dernier des derniers dans cette histoire, explique-t-il. Tout est parti d’un coup par-derrière de notre joueur. Expulsé, il ne voulait pas quitter le terrain, alors, pour éviter une bagarre générale, je l’ai sorti moi-même. » Quant à la suite, concernant le déshabillage, il pose sa version.
«Ã‚ Le gamin allait quitter le stade mais, effectivement, j’étais énervé et je lui ai dit « avant de partir, tu rends ta tenue ». Car on en a besoin pour le club et qu’elles doivent rester dans le vestiaire. Ce que je ne savais pas, c’est qu’il était venu au stade directement en tenue du club. Et qu’il n’avait pas d’affaires de rechange. »
« M. Bietzer ne pouvait pas se comporter comme il l’a fait »
Le président est catégorique : il n’a pas lui-même déshabillé l’enfant. « Il a enlevé lui-même ses vêtements et me les a remis. Il y a beaucoup de témoins qui l’ont attesté et c’est pour cela que les policiers n’ont pas retenu cette version. Et j’ai appris, via la police, que le coach qui m’avait accusé, était très ami avec un autre éducateur du club avec qui j’étais en conflit. » Mais déshabillage de la main du président ou non, obliger, même verbalement, un enfant de douze ans à ôter sa tenue dans le froid et en public semble relever d’une forme d’humiliation.
Blandine Ozdemir, la vice-présidente du club, qui a fait partie du comité directeur de Laxou ayant décidé l’éviction immédiate de Bernard Bietzer de la présidence, était présente. « Je ne peux que répéter ce que j’ai dit aux enquêteurs. J’ai vu le petit ôter lui-même son maillot et ses chaussettes. Ensuite, j’ai tourné la tête et je n’ai pas vu pour le short. Mais de toute façon, M. Bietzer ne pouvait pas se comporter comme il l’a fait. »
À la demande du club, le coach de l’équipe et la mère de l’enfant ont décidé de ne plus s’exprimer sur cette affaire. Bernard Bietzer, lui, ne se battra pas pour rester au club. « En sortant de garde à vue, j’ai appris que je n’étais plus président, avoue-t-il. Mais de toute façon, alors que j’étais avec les policiers, j’avais décidé de démissionner quoi qu’il arrive. »
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