Après l’abandon de DeSantis, la primaire du New Hampshire, mardi, est la dernière chance pour Haley de se poser en alternative à Trump, mais la candidate semble paralysée par la peur de se mettre à dos l’ex-président ou ses supporteurs
Nikki Haley et Donald Trump dans le bureau ovale de la Maison Blanche, le 9 octobre 2018.
ETAts-UNIs – Après l’abandon de DeSantis, la primaire du New Hampshire, mardi, est la dernière chance pour Haley de se poser en alternative à Trump, mais la candidate semble paralysée par la peur de se mettre à dos l’ex-président ou ses supporteurs
De notre correspondant aux Etats-Unis,
Nikki Haley n’a pas été ambassadrice des Etats-Unis à l’ONU pour rien. En bonne diplomate, l’ancienne gouverneure de Caroline du Sud, qui brigue l’investiture du parti républicain, a toujours joué les équilibristes face à Donald Trump. Après l’abandon de Ron DeSantis dimanche, la primaire du New Hampshire, ce mardi, constitue sa dernière véritable chance de se poser en alternative crédible à l’ex-président après la vague trumpiste dans l’Iowa. Mais Nikki Haley refuse d’attaquer Donald Trump sur son flanc judiciaire.
L’ancien président a pourtant été déclaré responsable d’agression sexuelle par la justice civile, et il risque d’être jugé au pénal d’ici à la présidentielle du 5 novembre prochain pour avoir tenté de renverser le verdict des urnes lors de l’élection de 2020. Malgré sa progression dans les sondages, Nikki Haley semble paralysée par la peur de se mettre à dos la base du parti républicain. Ou de compromettre ses chances d’être considérée par Donald Trump pour la vice-présidence.
Pourquoi le New Hampshire est la dernière chance de Nikki Haley ?
Le New Hampshire est l’un des Etats les moins « MAGA * » de la primaire. Comme partout en Nouvelle Angleterre, on y trouve beaucoup de républicains modérés, et le scrutin est également ouvert aux indépendants, ce qui avantage Nikki Haley. Alors qu’elle a terminé 3e dans l’Iowa avec 19 % des voix, les sondages la donnent ici à 33,5 %, à 13 points de Donald Trump. Une étude de CNN la place même à distance de tir, avec un écart de seulement 7 points, mais ces chiffres ne prennent pas en compte l’abandon de Chris Christie et de Ron DeSantis.
Battre l’ancien président, ou au minimum terminer sur ses talons, permettrait à Haley de prouver qu’une investiture de Trump n’est pas inéluctable. Comme l’expliquait à 20 Minutes l’ancien porte-parole du parti républicain Doug Heye, 49 % des électeurs de l’Iowa n’ont pas voté pour Donald Trump : « Il y a une fenêtre de tir, mais uniquement pour un seul adversaire. » Haley a donc besoin d’une grosse performance ce mardi pour ensuite créer la surprise à domicile, en Caroline du Sud, le 24 février, où Donald Trump domine pour l’instant largement.
Comment Nikki Haley attaque-t-elle Donald Trump ?
Lors de la primaire de 2016, Haley avait d’abord soutenu Marco Rubio, puis Ted Cruz. Ça ne l’a pas empêché de se rapprocher de Donald Trump, puis d’être son ambassadrice à l’ONU. Après le coup de force des suprémacistes blancs à Charlottesville en août 2017, elle avait dénoncé les « mots dangereux » de Trump, qui estimait qu’il y avait « des gens bien des deux côtés ». Quelques années plus tard, après l’assaut du Capitole, Haley jugeait que son « ami » Donald trump serait « durement jugé par l’Histoire ».
Lors de ces primaires de 2024, elle a critiqué l’âge de l’ancien président, et l’a accusé d’avoir creusé les déficits. Mais sur ses casseroles judiciaires, rien ou presque. Alors qu’une journaliste de CNN lui demandait de réagir, en tant que seule femme candidate, au nouveau procès en diffamation de Donald Trump, elle a fait dans la pure langue de bois : « Je n’ai pas vraiment prêté attention à ses dossiers, et je ne suis pas avocate. Tout ce que je sais, c’est qu’il est présumé innocent jusqu’à ce qu’il ait été déclaré coupable ».
Elle sait pourtant bien que Donald Trump a été jugé responsable d’agression sexuelle par un jury civil l’an dernier. Et alors que l’ex-président est sous la menace de quatre procès au pénal et risque sur le papier des centaines d’années de prison, Haley se borne à parler d’une « distraction » face à Joe Biden. En face, Donald Trump tire pourtant des scuds, la qualifiant de « fausse républicaine globaliste » financée par « les Chinois ». Récemment, il lui a trouvé un surnom : « bird brain » (cerveau d’oiseau).
Pourquoi Haley n’ose pas appuyer là où ça fait mal ?
Pourtant, le volet judiciaire reste le talon d’Achille de Donald Trump. Un tiers des républicains de l’Iowa jugent qu’il ne serait « pas apte » à être président s’il était reconnu coupable au pénal. Un chiffre qui rendrait une victoire face à Joe Biden difficile voire impossible en cas de condamnation.
«Ã‚ Nikki Haley prétend que (la primaire) est désormais un duel. Il est plus que temps qu’elle tape sur Trump et ses ennuis judiciaires », juge Brett Marson, consultant républicain dans l’Arizona. « Ce n’est pas ce que les électeurs républicains veulent voir », tempère Doug Heye. Les campagnes de Nikki Haley et de Ron DeSantis « sont basées sur l’espoir que Trump s’écroule tout seul et qu’ils puissent ramasser les morceaux, mais l’espoir n’est pas une stratégie », tacle-t-il.
Attaquer Trump, qui conserve une emprise presque absolue sur l’électorat républicain, est risqué. Chris Christie, hué lors des débats télé, et qui a abandonné sans avoir dépassé les 2 % dans les sondages, peut en témoigner. Nikki Haley, elle, peut difficilement défier Donald Trump sans se griller pour la vice-présidence. Ronald Reagan, par exemple, avait choisi son adversaire, George Bush père, comme colistier pour unifier le parti. Mais Haley se trompe, juge Brett Marson. « Donald Trump ne croit pas en l’unité. Il ne croit qu’en la loyauté. »
* Make America Great Again, le slogan de Donald Trump
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