"On n'a pas assez parlé de revenu": des producteurs de lait ont manifesté à Paris ce mardi

Environ 80 exploitants se sont réunis place du Fontenoy, dans le 7e arrondissement de la capitale, ce mardi 13 février, à défaut d’avoir pu se faire entendre près de l’Assemblée nationale.

Autour de l’Assemblée nationale, ils espéraient interpeller des députés et les alerter sur leurs difficultés quotidiennes. Éconduits par les forces de l’ordre, les producteurs de lait équitable se sont finalement déplacés vers la place du Fontenoy, puis vers le Champ de Mars, dans le 7e arrondissement de Paris.

Des producteurs de lait réunis à Paris le 13 février 2024.

Environ 80 exploitants ont fait route vers la capitale dans la matinée de ce mardi 13 février à l’appel de l’Association des producteurs de lait indépendants (APLI). Ils ne sont pas venus seuls. Ils étaient accompagnés de fausses vaches tricolores. Avec un flocage: “le lait équitable”.

Symboliquement, les producteurs de lait ont dénommé leurs bovins “Justine”. Un écho à leur principale revendication: vendre leurs produits au juste prix.

Les producteurs en attente des annonces

Sans liens avec les grands syndicats, l’APLI ne s’est pas sentie concernée par la batterie de mesures promises aux agriculteurs par Gabriel Attal voilà une dizaine de jours. C’est pourquoi l’association s’est décidée à exprimer son “mécontentement” sur la place publique.

Le Premier ministre avait rendez-vous avec les patrons de la FNSEA et des Jeunes agriculteurs à Matignon dans l’après-midi de ce mardi 13 février. Les producteurs de lait espèrent que leurs doléances ont été prises en considération lors de cette rencontre.

“Je sais qu’il y a des annonces ce soir. On les attend”, répond Adrien Lefèvre, producteur laitier venu des Ardennes et président de l’APLI, au micro de BFMTV. “Mais ce qui est sûr, c’est que jusqu’à maintenant on n’a pas assez parlé de revenu, de prix, et de prix rémunérateur.”

Adrien Lefèvre estime que les producteurs de lait ont “besoin, à l’échelle européenne, d’être protégés” et de pouvoir vivre de (leur) métier”.

Même s’il n’est âgé que de 33 ans, il assure qu’il est nécessaire d’envoyer un “message fort, un message important auprès de la jeune génération (…) si on veut avoir des jeunes qui s’installent et qui reprennent nos fermes”.

Concept “novateur”

Lui aussi mobilisé place du Fontenoy, Boris Gondouin s’est levé à 4 heures du matin, dans la Meuse, avant de rallier la capitale. Ce n’est pas la première fois qu’il manifeste.

L’exploitant agricole porte un message similaire à celui du président de l’APLI: “Les revendications qu’on a, c’est qu’on soit payés au juste prix de nos productions et notamment du lait”.

“C’est pour ça que, voilà plus de dix ans, on a créé notre propre marque, notre propre concept, le concept du lait équitable FaireFrance. Sur chaque brique vendue dans les magasins, on retouche dix centimes et c’est quelque chose d’hyper important”, insiste-t-il.

Il aurait aimé pouvoir en toucher un mot aux élus, afin qu’ils “boostent justement ce genre de système qui est novateur” et “qui permettrait de mettre en action la loi Egalim”.

Éleveur laitier dans l’Aisne et président de FaireFrance, Jean-Luc Pruvot, juge qu’il y a “de grandes chances pour que (les blocages) repartent, à moins qu’il y ait des annonces exceptionnelles” du gouvernement. Et cela avant même le coup d’envoi du Salon de l’agriculture, le 28 février.