Ecolos et socialistes se font désirer sur un éventuel vote d’une motion de censure LR
Mathilde Panot, président du groupe LFI, Cyrielle Chatelain, présidente du groupe écologiste, et Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste, le 5 février.
POKER – Ecolos et socialistes se font désirer sur un éventuel vote d’une motion de censure LR
Et voilà qu’on reparle de la « motion de censure LR », la seule réputée à pouvoir faire tomber le gouvernement… Depuis le début de la législature, dans cette Assemblée nationale sans majorité, c’est un peu comme le monstre du Loch Ness : tout le monde en parle, ça fait peur, mais personne ne l’a encore vu. Nombreux et nombreuses sont celles qui doutent même de son existence.
Éric Ciotti refait pourtant planer la menace depuis ce week-end sur la question du déficit. La droite veut un plan d’économie d’ampleur, mais sans hausses d’impôts ni coupes sur la santé et les retraites, si non : couic !
On n’y est pas encore, car chez les 61 députés LR, il y a au moins autant de lignes politiques. Or, pour déposer une motion de censure, il faut 58 signatures. Jusque-là, jamais le groupe LR n’a décidé d’en déposer une, ni même d’en voter une seule. Seules quelques individualités ont déjà une ou deux fois signé puis voté des motions de censure, dont celle qui a vu le gouvernement passer à 9 voix de la chute il y a tout juste un an.
Ambiguïté stratégique
Si un jour la légendaire motion de censure LR arrive bien à l’ordre du jour de l’Assemblée nationale, il faudra encore que la gauche la vote. Sur une question d’austérité budgétaire, est-ce si évident ? Chez LFI la question se pose à peine : s’il y a moyen de faire tomber le gouvernement, ils en seront. Depuis deux ans, il n’y a guère que les quelques motions déposées par le RN qu’ils n’ont pas voté. Le communiste Fabien Roussel semblait aussi sur la même ligne.
C’est un tout petit peu différent chez les socialistes et les écologistes. Pas de doute, ils voteraient sans ciller une motion de censure LFI ou plus large sur la question. Pour ce qui est de la motion LR, le PS préfère maintenir une légère ambiguïté stratégique. D’abord parce qu’ils ne veulent pas donner un « brevet d’opposition » au parti qui a constamment sauvé les fesses du gouvernement depuis deux ans. Et puis « on ne veut pas devenir les idiots utiles de LR », annonce le patron des députés socialistes, Boris Vallaud.
Pas besoin d’être d’accord ?
En clair : être utile à la menace d’une chute du gouvernement par LR pour obtenir encore plus d’économies budgétaires, à l’inverse de ce que veut la gauche. De quoi donner quand même un peu d’eau au moulin de ceux qui considèrent que la gauche n’a pas à mêler ses voix avec d’autres oppositions qui ont le même vote… mais pour des raisons diamétralement opposées. Pour prévenir la critique, Boris Vallaud le rappelle : « Le meilleur allié du gouvernement pour faire plus d’économies, c’est déjà LR. »
Son homologue de LFI Mathilde Panot rappelle quand même qu’on n’est pas obligé d’être d’accord avec ceux qui portent une motion de censure pour la voter. Il est vrai qu’en France, contrairement à l’Espagne ou à l’Allemagne, pour faire tomber le gouvernement, on ne vote pas sur un gouvernement et un programme de rechange. On vote « juste » pour faire tomber le gouvernement, après la balle est dans le camp du président de la République.
Pas interdit d’être malin
Pour Cyrielle Chatelain, la présidente du groupe écologiste, qui semble être sur une ligne comparable à celle des socialistes, il est pas interdit d’être un peu malin : « On est en pleine conception du prochain budget, pour le moment tout ça est un jeu de pression et on ne veut pas y participer car si on peut être d’accord sur les coupes en santé et sur les retraites on l’est pas sur les impôts. »
Autrement dit, il y a toutes les chances que la gauche vote une censure LR le jour venu. Mais d’ici à ce que ce jour arrive, Éric Ciotti ira mettre la pression sur le gouvernement sans la possibilité de dire qu’il peut renverser le gouvernement à tout moment.
Chez les écolos, certains ont quand même plus de fourmis dans les jambes. « J’entends l’argument, mais sur le budget, rien ne va depuis le début ! », tance Sandrine Rousseau, députée de Paris, qui, elle, pointe le problème démocratique de voir le gouvernement ne pas repasser devant le Parlement pour modifier son budget. « Si on perd sur le fond, eh bien on perd : c’est la démocratie. Mais à un moment il faut un débat et un vote sur le budget ! Si non, à quoi on sert ? »
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