Aux États-Unis ce maillot officiel pour les JO de Paris 2024 ne plaît pas du tout à ces athlètes américaines

En dévoilant les modèles masculins et féminins de ses tenues pour les JO de Paris, la marque Nike s’attire les foudres des sportives.

JO PARIS 2024 – Un air d’« Alerte à Malibu » qui ne convainc personne. Si les tenues de l’équipe de France olympique semblent avoir fait l’unanimité dans l’Hexagone, on ne peut pas en dire autant des maillots qu’arboreront les athlètes américains lors des Jeux Olympiques de Paris 2024.

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Dévoilées ce jeudi 11 avril outre-Atlantique, les tenues officielles de l’équipementier américain Nike pour les États-Unis provoquent une vague de critiques, en cause le justaucorps que porteront les sportives à Paris.

D’ailleurs, un simple coup d’œil sur cette tenue suffit pour comprendre d’où vient le problème… Car là où la tenue masculine semble classique en tout point, celle des femmes présente une ligne particulièrement échancrée au niveau du maillot et du pubis. Un design qui interroge surtout sur la conception de cette tenue de vitesse, visiblement approuvée sans avoir consulté l’ensemble des athlètes américaines à qui il est pourtant destiné.

À titre de comparaison, voici certaines des tenues conçues par Le Coq Sportif pour l’équipe de France, y compris les tenues féminines pour les épreuves athlétismes, ici tout à droite de l’image.

« Si cette tenue était bénéfique, les hommes la porteraient »

De quoi provoquer de vives réactions aux États-Unis, à commencer par celles des sportives, un mélange de surprise et d’indignation. La plus loquace est sans doute Lauren Fleshman, comme le rapporte The Daily Beast. Cette coureuse américaine, aujourd’hui à la retraite, s’interroge sur le niveau de performance possible avec ce kit.

«Ã‚ Les athlètes professionnels devraient être capables de concourir sans avoir à consacrer d’espace cérébral à une vigilance constante du pubis ou à la gymnastique mentale consistant à exposer chaque partie vulnérable de son corps », écrit-elle sur Instagram.

Elle estime à ce titre que les « kits féminins doivent être au service de la performance, mentale et physique. Si cette tenue était réellement bénéfique à la performance physique, les hommes la porteraient ». Mais elle précise par ailleurs que cette tenue semble uniquement concerner « l’athlétisme olympique », puisque les fédérations féminines de football ou de basket ne valideraient jamais une telle tenue d’après elle.

Preuve en est avec cette vidéo partagée sur X, où l’on peut voir que les basketteuses équipées par Nike disposeront d’une tenue des plus classiques pour ce sport.

Pur produit du patriarcat

Mais Lauren Fleshman va encore plus loin dans son message. « Il ne s’agit pas d’un kit sportif d’élite pour l’athlétisme. Il s’agit d’une tenue née de forces patriarcales qui ne sont plus les bienvenues, ni nécessaires pour attirer l’attention sur le sport féminin… Arrêtez de compliquer la tâche de la moitié de la population », finit-elle par conclure en identifiant Nike, la fédération américaine d’athlétisme et l’équipe olympique nationale sur sa publication, où un message « patriarchy 2024 » (« patriarcat 2024 » en français) est clairement visible.

Ce constat, d’autres athlètes semblent le partager, comme Tara Davis-Woodhall, spécialiste du saut en longueur ou Colleen Quigley, coureuse de demi-fond et championne olympique. Elles ont toutes les deux partagé des messages dubitatifs et ironiques sur ce choix de l’équipementier officiel.

Malgré ce début de polémique, la marque au Swoosh fait plutôt la sourde oreille et assure que des athlètes ont été invitées par Nike pour tester les tenues, et ainsi « performer au plus haut niveau ». Auprès de CBS, Janett Nichol, vice-présidente de l’innovation vestimentaire chez Nike explique que la marque américaine s’est basée sur une multitude de données et sur un algorithme capable de produire une tenue aux caractéristiques inédites pour cette compétition olympique. Au regard des réactions des principales concernées, cela reste à prouver…

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