« Cocorico » : que vaut la nouvelle comédie avec Christian Clavier qui cartonne au box-office ?

«Ã‚ Cocorico » : que vaut la nouvelle comédie avec Christian Clavier qui cartonne au box-office ?

C’est ce que l’on appelle un démarrage en trombe. Pas moins de 500 000 entrées en une semaine pour Cocorico. Il faut dire que cette nouvelle comédie remplit parfaitement son rôle de fiction légère et poilante. Elle est signée Julien Hervé, ex-auteur des Guignols, des Tuches 2,3 et 4 et du dernier Astérix et Obélix de Guillaume Canet.

Au casting, on retrouve deux as de la comédie, Didier Bourdon (presque cinq films en un an) et Christian Clavier, qui se retrouvent pour la première fois au cinéma. Ils nous avaient toutefois gratifiés de leur duo belliqueux au théâtre, pour une reprise de La Cage aux folles, en 2009. À l’époque, le spectacle avait été un triomphe.

L’intrigue ? Alice (Chloé Coulloud) et François (Julien Pestel) décident de se marier. Pour annoncer la nouvelle, ils ont l’idée de réunir leurs deux familles : les Bouvier-Sauvage, grande famille aristocrate, et les Martin, d’origine bien plus modeste. Ce choc social va provoquer le rejet de l’un (Christian Clavier, l’inévitable bourgeois cossu et pansu) et l’ironie de l’autre (Didier Bourdon, le père modeste franchouillard). Lorsqu’Alice, la fiancée de François, offre des résultats de tests ADN à chaque membre de la famille, les résultats sont (évidemment) surprenants !

Le chauvinisme, il vaut mieux en rire

Face à la vérité des gènes, chaque couple commence progressivement à se réapproprier sa culture. Par exemple, la femme de Didier Bourdon, jouée par Sylvie Testud, se découvre une ascendance de la noblesse britannique et tente de l’imiter jusqu’à en devenir malaisante. Les performances les plus tordantes sont celles de Didier Bourdon, qui découvre un gros secret de famille, et de Christian Clavier, qui, depuis qu’il sait la vérité sur son ascendance, nage en plein délire. Ce duo, qui se méprise mais vit le même déracinement, fait toute la puissance comique du film. Ce qui n’a rien d’étonnant.

Ce long-métrage au scénario très prévisible, deviné par un auteur de BD en 2019, se moque des chauvins, des gens cousus de préjugés jusqu’à éprouver une véritable aversion pour certaines nations. Une hostilité que, d’ordinaire, un parent bien élevé s’efforce de masquer mais qui prend corps et explose à la découverte de sa nouvelle nationalité. Ce film est poilant, car les dialogues ne manquent pas de jeux de mots, de railleries inattendues, d’accents exagérés, avec pour socle commun l’identité et le conflit social, des leitmotive bien français.

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Cocorico transmet une certaine vérité sur ce qu’est le Français patriotard. S’autorise-t-il à avoir des préjugés sur certaines cultures ? Affirmatif. Certains peuples sont-ils autorisés à être plus moqués que d’autres ? Assurément. Il raille volontiers l’étranger, avec légèreté ou lourdeur, mais toujours avec du c?ur. En somme, cette comédie dresse le portrait cocasse de « Français de souche » d’origines diverses mais attachés à leur pays en soudaine crise d’identité. Une fiction bleu, blanc, rouge, qui devrait résonner dans nos poitrines car beaucoup y verront des conversations déjà entendues à table, dans un bistrot ou en famille.