Cyréna Samba-Mayela, vice-championne du monde du 60 mètres haies aux Mondiaux de Glasgow

Tenante du titre, la Française a remporté, dimanche, la médaille d’argent, derrière la Bahaméenne Devynne Charlton, qui améliore son record du monde en finale.

Cyréna Samba-Mayela lors de la demi-finale du 60 mètres haies des Championnats du monde d’athlétisme en salle à Glasgow, en Écosse, le 3 mars 2024.

Son sacre mondial indoor en mars 2022 à Belgrade n’aurait pu rester qu’une belle histoire hivernale. Débarquée sur la scène internationale de l’athlétisme comme une comète quasi inconnue, avant de s’éclipser pendant deux ans, la hurdleuse Cyréna Samba-Mayela revient avec éclat.

Dimanche 3 mars, lors des Mondiaux en salle de Glasgow (Ecosse) – un championnat qui lui réussit – la Française de 23 ans a confirmé qu’elle n’avait rien de la découverte accidentelle. En l’absence de pointures de la discipline comme la Nigérianne Tobi Amusan, les Américaines Tia Jones et Jasmine Jones, ainsi que la Jamaïcaine Danielle Williams – elle s’est emparée la médaille d’argent en 7 s 74, derrière la Bahaméenne Devynne Charlton – qui bat par la même occasion son propre record du monde (7 s 65). La troisième place est revenue à la Polonaise Pia Skrzyszowska.

«Ã‚ Je me suis sentie super bien. Je suis super contente d’être là et ça a beaucoup d’effet car ça permet d’avoir l’esprit tellement libre, a réagi la Française après la finale. J’ai pu prendre encore plus de marques. D’autant qu’à l’origine, je ne devais même pas faire de saison en salle. »

Propulsée parmi les têtes d’affiche d’un athlétisme tricolore en déficit de résultats depuis les Jeux de Tokyo, Cyréna Samba-Mayela avait enchaîné quelques déconvenues, notamment une élimination dès les séries lors des Mondiaux 2022 à Eugene (Ohio), une déception en demi-finales des Mondiaux 2023 de Budapest et des championnats d’Europe en salle l’an passé.

Il y a quatre mois, la jeune femme a pris la décision de tout changer. Elle a quitté le groupe d’entraînement multidisciplinaire de Teddy Tamgho, ancien recordman du monde en salle du triple saut. Direction le Sunshine State, la Floride, où elle rejoint à Orlando l’entraîneur irlandais John Coghlan. Elle y fréquente, entre autres, la championne olympique en titre du 100 m haies, la Portoricaine Jasmine Camacho-Quinn, qui délaisse la saison hivernale et vaut 12 s 26 sur la distance olympique.

Son nouveau coach l’a accompagné pendant ces championnats : « C’était plus rassurant d’avoir en support la personne avec qui j’ai travaillé cette saison. On a parlé de tout et de rien pendant cette journée. Il était très optimiste dans le fait que ces championnats se passent bien », a-t-elle confié.

Deux jours avant son entrée en lice en Ecosse, Cyréna Samba-Mayela affichait sa satisfaction de ce nouveau départ : « J’étais super excitée ce matin au réveil. Je suis trop contente de retrouver la compétition après tous ces changements et de pouvoir tester tout ce que j’ai appris cet hiver. »

Record de France battu

En février, revenue des Etats-Unis, elle s’était imposée lors des championnats de France en salle à Miramas (Bouches-du-Rhône). Et elle y avait affiché avec force son ambition : « défendre son titre mondial. » Un pari audacieux dans une discipline en plein boom, alors que deux coureuses avaient réalisé, coup sur coup, le record du monde (7 s 67) – battu ce dimanche : le 11 février, par la Bahaméenne Devynne Charlton, puis le 16 février par l’Américain Tia Jones.

Dimanche matin, Cyréna Samba-Mayela a amélioré une première fois de la journée son meilleur chrono de la saison en 7 s 81. En demi-finale, elle confirmait sa grande forme, survolant sa course en 7 s 73, abaissant de cinq centièmes la référence nationale. « J’ai pris le temps de rester focus après le record de France. J’ai écouté ma musique, j’ai gardé mon mood super enjouée », a-t-elle expliqué.

Le duel avec Devynne Charlton se profilait alors pour la finale. Grâce à un départ canon, la Bahaméenne a écrasé la course en améliorant le record du monde. Sans démériter avec le deuxième chrono de sa carrière, Samba-Mayela peut être ravie de ses championnats. « C’était magique. Cela m’a rappelée il y a deux ans à Belgrade. On continue, c’est la préparation pour l’été. J’ai encore des progrès à faire. J’ai commencé ma saison en 8 s 18. ». Cyréna Samba-Mayela peut désormais se concentrer sur la transition vers le 100 m haies et la saison estivale qui culminera avec les Jeux olympiques de Paris 2024.