BNP Paribas
Les banques françaises et européennes ont signé de belles trajectoires, en Bourse, faisant bien mieux que le CAC 40 et le marché actions européen. Crédit agricole, BNP Paribas, Société générale… En Europe, les banques françaises pourraient tirer leur épingle du jeu en 2024.
Crédit agricole, Unicredit, Banco Santander… Les actions des banques françaises et européennes ont inscrit récemment de nouveaux pics majeurs en Bourse. Les valeurs financières tricolores et européennes ont globalement surperformé le CAC 40 et le marché actions européen. En Bourse, le secteur bancaire européen a connu une meilleure trajectoire que l’indice Euro Stoxx 50 (principal indice actions de la zone euro) «pour la troisième année consécutive, en partant d’un niveau très bas, après 13 années de sous-performance consécutives», souligne Scander Bentchikou, associé-gérant en charge du secteur bancaire au sein de l’équipe actions chez Lazard Frères Gestion, interrogé par Capital.
Il faut dire que les actions des banques françaises et européennes reviennent de loin. À titre d’illustration, malgré la hausse récente, les banques européennes affichent depuis 2007 une contreperformance (dividendes réinvestis) de -73% (au 10 janvier 2024) contre une performance de +83% pour l’indice Euro Stoxx. «Un écart absolument considérable», note Scander Bentchikou, pour qui le redressement du secteur s’explique par la conjonction d’une excellente dynamique de résultats et de faibles multiples de valorisation (comme la capitalisation boursière rapportée aux profits annuels estimés, NDLR) en Bourse.
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Les banques ont vu leurs profits dopés par de nombreux facteurs
Les résultats des banques ont été portés par «1) l’impact positif de la hausse, rapide et marquée, des taux sur le net d’intérêt (l’écart entre les intérêts perçus par une banque et ce que lui coûte le crédit, NDLR), 2) une très bonne maîtrise des coûts, 3) des pertes sur crédits (coût du risque) maîtrisées (taux d’encours douteux au plus bas, chômage bas, faiblesse des défaillances d’entreprise) même dans les épisodes récents les plus extrêmes (Covid-19, invasion de l’Ukraine, crise énergétique) et 4) un contexte porteur sur les marchés actions (banque privée, gestion d’actifs, banque de financement et d’investissement)», explique le gérant.
Les actions du secteur bancaire européen sont-elles à privilégier, ou à sous-pondérer, pour 2024 ?
Les risques auxquels les banques européennes sont sujettes ne manquent pas et le secteur reste cyclique. Leurs résultats «demeurent très exposés à une potentielle dégradation de l’emploi, de la consommation, de l’investissement et des marchés de capitaux. Par ailleurs, le pic de net d’intérêt n’est plus très loin pour beaucoup de banques européennes et certaines verront même leur net d’intérêt baisser dès cette année. Il faut également noter que la charge du risque ne pourra probablement pas rester aussi basse qu’actuellement», avertit Scander Bentchikou, pour qui le gros des révisions haussières des résultats est probablement déjà derrière nous.
Cela dit, la sortie des taux négatifs «restaure la fonction bancaire et inscrit les banques européennes dans une nouvelle ère de rentabilité, encore mal valorisée, en Bourse, dans une perspective de moyen terme», juge le gérant, pour qui les niveaux de valorisation actuels des actions des banques européennes restent aujourd’hui extrêmement bas, les résultats ayant progressé bien plus que les cours de Bourse. En réalité, le secteur bancaire «a donc subi un de-rating (une dévalorisation en Bourse, NDLR)», malgré la forte progression des cours ces trois dernières années, souligne Scander Bentchikou.
Dans l’ensemble, Lazard Frères Gestion s’attend pour 2024 à une forte résilience de la rentabilité du secteur bancaire. Par ailleurs, l’inflation réglementaire «semble toucher à sa fin, libérant progressivement les cash-flows (flux de trésorerie) bancaires, très longtemps en grande partie confisqués par l’évolution de la réglementation», si bien qu’en 2024, le secteur bancaire européen «devrait être une nouvelle fois en mesure d’afficher un rendement des dividendes très attractif», selon Scander Bentchikou, pour qui il y a lieu d’être optimiste sur la poursuite d’une bonne performance des banques en Bourse, cette année. À moyen terme, il lui semble raisonnable d’envisager une plus grande résilience des cash-flows bancaires, une baisse du coût du capital et donc un redressement des multiples de valorisation en Bourse (jauge du degré de cherté des actions), actuellement toujours très déprimés.
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Les banques françaises pourraient tirer leur épingle du jeu en 2024, vis-à-vis des établissements européens
Au sein des banques européennes, les établissements français «pourraient tirer leur épingle du jeu cette année, après avoir été relativement délaissés au sein du secteur pour leur moindre sensibilité à la hausse des taux (la France étant un pays de taux fixe)», juge Scander Bentchikou. Cette année, Lazard Frères Gestion privilégie également les banques dont les rentabilités sont les plus élevées, de préférence dans des marchés où le crédit est majoritairement à taux fixe (Benelux, Allemagne, Autriche et Suisse), celles qui seraient le plus à même d’amortir l’impact négatif du récent repli des taux.
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