Crédit immobilier: qui sont les Français qui ont réussi à acheter un logement en 2023?

En 2023, le nombre de crédits octroyés a atteint son niveau le plus bas depuis 2015, selon la Banque de France. La hausse des taux d’intérêt en est la principale raison. Mais certains Français ont tout de même pu obtenir un financement pour accéder à la propriété.

Ce sont les plus aisés qui sont parvenus à accéder à la propriété en 2023.

Un secteur en crise. La hausse des taux appliqués aux prêts immobiliers, qui était de 4.04% en décembre dernier, selon la Banque de France, a rendu l’obtention d’un crédit particulièrement compliquée pour une grande partie des clients. Mais cela n’a pas empêché certains Français d’accéder à la propriété.

Le courtier en ligne Meilleurtaux a dressé le portrait des personnes parvenues à emprunter de l’argent en 2023. La plateforme s’est appuyée sur tous les clients qui ont fait appel à ses services et qui ont obtenu un financement.

Des emprunteurs aux apports conséquents

L’apport moyen des emprunteurs a considérablement gonflé en 2023 pour atteindre 60.637 euros. Une augmentation de 26% par rapport à 2022 où il était de 48.144 euros. L’apport médian est quant à lui passé de 19.975 à 27.500 euros, soit 38% de hausse.

“Ce n’est pas une surprise, car face à la hausse des taux qui a fait diminuer notablement la capacité d’emprunt des ménages et des prix qui ont très peu baissé, les Français ont dû pour compenser, aller puiser dans leur épargne. Ils ont emprunté moins et apporté plus”, explique Maël Bernier, directrice de la communication et porte-parole de Meilleurtaux.

Le montant de l’apport varie significativement d’une région à une autre. Et sans surprise, c’est en Île-de-France qu’il est le plus important avec 101.543€, la Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA) se situe juste derrière, avec 90.518 euros. Le bas du classement est occupé par le Grand Est, avec 33.954 euros et la Bourgogne-Franche-Comté, avec 34 522 euros.

Des profils de plus en plus aisés

L’étude note une augmentation significative des revenus moyens des acheteurs, si ce n’est en PACA, dans les Hauts-de-France, en Normandie et en Bourgogne-Franche-Comté.

“Cela s’explique par plusieurs raisons: sans doute un tout petit peu par l’augmentation des salaires liée à l’inflation, mais aussi et surtout par la hausse des taux qui empêche certains foyers de devenir propriétaires notamment en raison de l’application par les banques des critères d’octroi très stricts du HCSF et notamment le fameux 35% d’endettement maximum”, détaille Maël Bernier.

Des primo-accédants toujours dans la course

Plus de 7 acquéreurs sur 10 sont des primo-accédants. Cela signifie que, malgré la hausse des taux, l’explosion des apports nécessaires et les prix de l’immobilier qui se maintiennent, les Français continuent d’aspirer à la propriété. C’est une “réelle surprise”, selon la porte-parole.

C’est dans le Grand Est, en Auvergne-Rhône-Alpes et en Bourgogne-Franche-Comté qu’ils sont les plus nombreux puisqu’ils représentent environ 74% des dossiers transmis en banques, pour 67% “seulement” en Bretagne, d’après Meilleurtaux.

“C’est assez incroyable que ceux qui achètent pour la première fois restent majoritaires malgré des bouleversements importants du marché en 2023, preuve que l’envie d’acheter reste une priorité, et même un besoin quasi-primaire quelles que soient les conditions”, commente Maël Bernier.

L’âge moyen des acheteurs n’a quant à lui pas bougé depuis plusieurs années puisqu’il est toujours 37 ans, comme le rappelle l’étude. Mais cette dernière affirme également que les plus jeunes restent bien dans le marché notamment dans certaines régions, notamment en Normandie où 35% d’entre eux ont moins de 30 ans et 53% moins de 35 ans.