Les associations reprochent, entre autres choses, que très peu de solutions de relogement et d’hébergement soient proposées à la suite des expulsions (illustration). LP/Arnaud Journois
Au moins 94 000 personnes, essentiellement étrangères, ont été expulsées entre novembre 2022 et octobre 2023 de squats, bidonvilles, campements et autres abris informels, ont indiqué mardi plusieurs associations. Elles pointent une hausse des violences commises lors de ces opérations.
Au total, 1 111 expulsions ont été recensées sur cette période partout en France, selon le rapport annuel de l’Observatoire de surveillance des expulsions collectives de lieux de vie informels. Il a été fondé par plusieurs associations dont Médecins du monde, la Ligue des droits de l’Homme ou encore la Fondation Abbé Pierre.
Sur l’ensemble du territoire, 61 % des expulsions ont fait l’objet de violences à l’encontre des habitants, contre 42 % l’année dernière – un chiffre qui monte à 88 % sur le littoral Nord, selon l’Observatoire. Dans 89 % des expulsions, au moins une partie des biens des personnes a été confisquée ou détruite, contre 84 % l’an dernier.
« Très peu de solutions de logement et d’hébergement »
«Ã‚ On est dans une tendance àl’aggravation du nombre d’expulsions avec des destructions de biens qui sont assez systématiques », a souligné Manuel Domergue, directeur des études àla Fondation Abbé Pierre, lors de la présentation àla presse du rapport.
Il y a eu « très peu de diagnostics sociaux au préalable et très peu de solutions de logement et d’hébergement suite aux expulsions de lieux de vie informels », dans un contexte « où renvoyer les personnes vers le 115 n’est pas une solution », a-t-il poursuivi. Il a évoqué une tension « jamais connue sur l’accès à l’hébergement avec plus de 8 000 personnes chaque soir refoulées » par le numéro d’urgence pour les personnes sans-abri.
Sur la période observée, 85 % des expulsions n’ont donné lieu à aucune solution d’hébergement ou de relogement, selon l’Observatoire.
Les enfants « encore plus touchés »
Les huit associations s’alarment également de l’impact de ces expulsions sur les enfants présents dans ces lieux de vie informels et dont le nombre global n’est pas connu.
«Ã‚ On sait bien qu’ils sont encore plus touchés par les effets des expulsions, de l’absence de logement, des conditions de vie difficiles, àla fois sur leur santé, sur leur scolarité et le traumatisme d’une expulsion et d’une intervention parfois violente », relève Manuel Domergue. « Le fait d’être trimballé (…) au rythme des expulsions a des effets qui sont avérés sur ces publics particulièrement vulnérables. »
Sur ce sujet, l’Observatoire préconise notamment le développement de maraudes d’information et d’identification de l’Aide sociale à l’enfance (Ase) sur les lieux de vie informels et de suspendre les expulsions pendant l’année scolaire.
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