Jean-Luc Mélenchon, aux côtés de Rima Hassan et d’Emmanuel Bompard à Villepinte, le 16 mars dernier lors du lancement de la campagne pour les européennes. LP/Olivier Corsan
Jean-Luc Mélenchon n’ira pas parler de la Palestine à l’université de Lille, jeudi. La conférence qu’il devait tenir avec la militante propalestinienne Rima Hassan a été interdite par l’université, ce mercredi.
«Ã‚ Nous ne nous tairons pas. La conférence de Jean-Luc Mélenchon et Rima Hassan se tiendra àLille ce jeudi 18 avril. La communication sur le nouveau lieu sera envoyée aux inscrits », explique LFI dans un communiqué en ciblant « la présidence de l’université qui se montre incapable de résister aux pressions qui s’attaquent àla liberté d’expression ».
LFI a fait de la dénonciation des opérations israéliennes à Gaza l’un des principaux axes de sa campagne pour les élections européennes du 9 juin, défendu à coups de meetings et de conférence par Jean-Luc Mélenchon. « Nous dénonçons l’instrumentalisation de cette conférence par des partisans du soutien inconditionnel au gouvernement Netanyahu », ajoute le mouvement de gauche radicale.
La députée Renaissance du Nord Violette Spillebout avait interpellé lundi matin le président de l’Université de Lille, Régis Bordet, pour lui demander l’annulation du rendez-vous du chef de file de La France Insoumise, dénonçant une « conférence de propagande » prévue « alors que les débats se radicalisent », évoquant également le contexte de la campagne pour les élections européennes.
L’université justifie dans un communiqué sa décision par « l’évolution inquiétante » des tensions internationales au cours des derniers jours provoquée par l’attaque de l’Iran contre Israël. « Les conditions ne sont plus réunies pour garantir la sérénité des débats », indique-t-elle.
Une « pression » sur l’université
La conférence organisée par une association étudiante propalestinienne, « Libre Palestine », avait été autorisée « en fin de semaine dernière » dans le cadre de « la liberté d’information et d’expression » prévue par le code de l’Éducation, précise l’université.
Mais les tensions « se répercutent à l’échelle nationale et locale, tout comme à l’université », souligne la direction pour expliquer sa décision. Invitant à la « mesure dans les propos tenus », elle déplore la « pression exercée sur l’autonomie pédagogique et scientifique des établissements d’enseignement supérieur ».
Sur son compte X (ex-Twitter), Jean-Luc Mélenchon exprime sa « tristesse ». « Tristesse de voir à Lille une université se dire victime de pressions et y céder en interdisant une conférence à quelques heures de sa tenue », écrit-il. Il dénonce l’intervention des députés PS Jérôme Guedj — ce que ce dernier nie — et Renaissance Violette Spillebout.
Le candidat de la gauche aux européennes Raphaël Glucksmann a regretté mercredi que l’ancien candidat à la présidentielle « s’affiche » avec le logo d’une association « qui nie l’existence de l’État d’Israël ». Sur le logo présent sur l’affiche annonçant la conférence de jeudi soir, figure un territoire englobant Israël, la Cisjordanie et la bande de Gaza, sur lequel est apposé le nom de l’association « Libre Palestine ».
Dans un communiqué transmis à l’AFP par LFI, l’association Libre Palestine, créée en novembre 2023 dans la foulée des attaques du 7 octobre a indiqué que son logo « ne nie en aucun cas l’existence d’Israël ».
«Ã‚ Nous avons simplement mobilisé une carte qui représente une région du monde traversée par un processus de colonisation indéniable et dont la définition des frontières est un enjeu de luttes non stabilisées », précise l’association, ajoutant n’avoir « jamais promu la haine ou proféré des propos antisémites ».
«Ã‚ Cette conférence était pourtant portée par une association enregistrée en préfecture et agréée par l’Université et organisée dans le strict respect des règles établies par les universités françaises », précisent les Insoumis dans leur communiqué.
Plusieurs annulations ces derniers mois
Mercredi dernier, une conférence de Jean-Luc Mélenchon à l’université de Rennes avait été annulée pour des raisons de sécurité, après un mail de menace. Une autre avait été annulée à Bordeaux en octobre.
Le fondateur de La France insoumise doit s’exprimer mercredi soir lors d’un meeting de campagne à Roubaix, avec le député du Nord David Guiraud et Rima Hassan.
La militante controversée franco palestinienne, septième sur la liste des Insoumis aux élections européennes, a dans le passé dit défendre la solution d’un « État binational » alors que La France insoumise est, elle, en faveur de la solution à deux États comme l’immense majorité de la classe politique.
«Ã‚ Un cri du cÅ“ur » et « une parole militante », s’est défendue celle qui qualifie Israël d’« entité coloniale fasciste », disant maintenant s’inscrire, en tant que « responsable politique », « dans le cadre de deux États côte àcôte ».
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