«Р’В Elles sont minoritaires, voire inexistantes » : au Salon de lРІР‚в„ўAgriculture, les alternatives vГ©gГ©tales toujours Г la traГ®ne
Entre les porcelets, les moutons et les vaches charolaises, réunis dans le hall principal du Salon de l’Agriculture, l’imposant stand d’Interbev, baptisé cette année « Flexicrush », bouillonne. Une petite dizaine de personnes se prêtent ce mercredi 28 févrierà une session de cuisine à la sauce « Top Chef ». Au menu : des « recettes flexitariennes ». Toutes ces préparations culinaires proposées par un chef sont consignées dans un petit dépliant. « Endives et escalope de veau gratinée », « rosace de tomate et carpaccio de bœuf », « taboulé de chou-fleur et émincé de viande chevaline »…
Agapes véganes : des restau sans viande, mais pas sans gras
A la lecture du guide, on s’interroge : qu’y a-t-il de flexitarien dans ces recettes où la viande est omniprésente ? Réponse (sérieuse) d’un membre du staff : « Ce n’est pas carnivore, on accorde les légumes à la viande. Regardez, ici, il y a des carottes ! » Si cette explication s’avère peu convaincante, l’objectif de la massive installation du groupement d’intérêt de la filière de la viande française est clair : donner le goût de la barbaque aux plus jeunes et s’assurer que les autres le gardent. « Etre flexitarien, c’est aussi s’engager à consommer de la viande de meilleure qualité », justifie-t-on.
En flânant dans les allées bruyantes et encombrées du Parc des Expositions de la porte de Versailles, il est facile de voir la place qu’occupent encore les produits carnés dans ce grand raout de l’agriculture, qui fermera ses portes dimanche 3 mars. Dans le hall dédié à la restauration, la choucroute et le jarret lorrain se disputent la vedette avec les côtelettes corses ou l’entrecôte XXL et la tête de veau auvergnates.
En ouvrant bien l’œil, les adeptes des protéines végétales trouvent ici ou là un burger végétarien aux champignons, une omelette aux cèpes ou quelques tourtons au fromage. Mais les propositions végétariennes restent assez peu nombreuses.
Le stand d’Interbev au Salon de l’Agriculture à Paris, le 28 février 2024. (JOSEPH GOBIN POUR « L’OBS »)
Une dynamique « qui ne se retrouve pas dans l’offre »
«В Les alternatives vГ©gГ©tales sont encore trГЁs minoritaires, voire inexistantesВ В», assure ainsi Florimond Peureux, fondateur de l’Observatoire national des Alimentations vГ©gГ©tales, prГ©sent enВ 2023В mais absent cette annГ©e. Pour lui, l’édition 2024В est mГЄme « la pire depuis quelques annГ©esВ В» en termes de reprГ©sentations des alternatives vГ©gГ©tales. Plusieurs acteurs de la filiГЁre prГ©sents par le passГ©, tels qu’Heura, Promeless ou La Vie, n’ont en effet pas de stand au Parc des Expositions pour le 60e anniversaire de l’événement.
«Р’В CРІР‚в„ўest dommage, il y a une rГ©elle dynamique sociГ©tale autour du vГ©gГ©tarisme et de la diminution de la consommation de viande. Mais cette dynamique ne se retrouve pas dans lРІР‚в„ўoffre du Salon.Р’В Р’В»
Pour Florimond Peureux, « le Salon s’appuie sur la tradition, il continue de “faire découvrir” aux gens ce qu’ils connaissent déjà », au lieu de les aider « à aller plus loin » sur la thématique de la transition alimentaire. « Il manque cette dimension d’ouverture », regrette-t-il. S’il concède une certaine « volonté »de la part de l’organisation de parler davantage de végétal, Florimond Peureux observe « des difficultés dans la concrétisation et la présentation structurée d’alternatives végétales ».
Comment éviter la nourriture « ultratransformée » et bien s’alimenter
De son côté, Valérie Le Roy, la directrice du Salon, défend laconiquement : « Le Salon est là pour montrer l’agriculture sous toutes ses formes. Effectivement, des alternatives végétales existent et il faut les montrer au public. » En témoigne, par exemple, le hall dédié par l’organisation aux « cultures et filières végétales ».
A l’entrée trône une imposante moissonneuse-batteuse dans laquelle, pour la plus grande joie des enfants, il est possible de grimper. Au détour des allées, on découvre une tour Eiffel garnie de fruits et légumes, des poireaux et des carottes plantés dans des bacs de terreau et des dégustations de pommes de Normandie. Autour : des semences de légumes et de fleurs, des kits de végétalisation urbaine et des stands à la gloire des pommes de terre sous toutes leurs formes. Si on n’a pas trouvé de tofu, la start-up Ancrée propose de déguster « l’unique caviar végétal français ».
Devant un restaurant au Salon de l’Agriculture à Paris, le 28 février 2024. (JOSEPH GOBIN POUR « L’OBS »)
Quelques ateliers et un véritable intérêt
En dehors des légumes, c’est vers le hall des institutions qu’il faut se diriger pour trouver des animations de réflexion autour de la consommation. Tout au long de la semaine, le label Agri-Ethique France propose un « Apér’éthique » avec un blind test sur l’alimentation et l’agriculture. Sur le stand du ministère de l’Agriculture, le chef Clément Dujardin propose aux visiteurs de s’initier à la cuisine. Sur huit recettes salées, quatre ne contiennent ni viande ni poisson. « Aujourd’hui, il faut apprendre à ne pas s’ennuyer quand on cuisine, même si c’est végé », lance-t-il.
Un peu plus loin, le stand de l’Ademe « ne désemplit pas », se félicite Valérie Martin, cheffe du service mobilisation citoyenne et médias. L’agence de la transition écologique propose notamment le jeu « Agribalyse », pour comprendre l’impact de notre alimentation sur le climat. Sur une table s’alignent des guides pratiques pour une alimentation plus durable, des livres de recettes végétariennes ou encore des panneaux d’information sur les légumineuses.
Les jus végétaux nous feront-ils oublier le goût du lait ?
«В On est agrГ©ablement surpris, tous ceux qui passent sur le stand sont rГ©ellement intГ©ressГ©sВ В», explique ValГ©rie Martin. Pour elle, il est important de lutter « contre les idГ©es reГ§ues » :
«Р’В On essaye de montrer quРІР‚в„ўil est possible de remplacer les protГ©ines animales par des protГ©ines vГ©gГ©tales, ou au moins de diminuer la part carnГ©e de lРІР‚в„ўalimentation. On se rend compte que beaucoup de gens ne connaissent tout simplement pas lРІР‚в„ўintГ©rГЄt des lГ©gumineuses.Р’В Р’В»
Une pédagogie « essentielle » selon elle, alors que l’agriculture est la deuxième source d’émissions de gaz à effet de serre en France et que l’élevage – surtout bovin – est le principal responsable de ce bilan. Et, comme l’a rappelé le Groupe d’Experts intergouvernemental sur l’Evolution du Climat (Giec) dans son dernier rapport, la végétalisation de l’alimentation est l’un des moyens les plus efficaces pour enrayer la crise climatique.
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